L’artiste musicien, de son vrai nom Abou Dramane Bayigabou alias Baydrams, est un enseignant de profession. Il rêve de conquérir la scène internationale avec sa seconde passion, la musique.
D’après le journal burkinabè Sidwaya, cité par Allafrica, Abou Dramane Dounaoubon Kouwelibé Bayigabou tient la craie depuis 2017. L’enseignement pour lui, c’est une passion acquise au fil de ses quatre années de pratique, même si cela aurait pu être un legs maternel. Sa mère, institutrice de profession, ne lui a jamais forcé la main. Il a embrassé le métier en décrochant son admission au concours de la fonction publique en 2015. Mais très vite, il a aimé le job, se sentant aujourd’hui « responsable » du devenir des bambins qu’il a sous sa coupe et fier de les voir réussir.
Ses supérieurs lui refilent des élèves du cours moyen, CM2, qui rêvent de devenir élèves au collège. Une décision dictée, peut-être, par les résultats dans sa classe. « J’ai toujours eu un bon pourcentage, avec mes élèves, toujours supérieur à la moyenne provinciale et en notation individuelle, j’obtiens régulièrement 9 sur 10 », a-t-il dit.
Notre source explique qu’entre Bayigabou et ses élèves, il existe une alchimie qui le met à l’abri des déboires que vivent certains de ses collègues face à des apprenants souvent durs d’oreilles et de comportements.
Bayigabou est aussi artiste musicien. Une pop star, même si il refuse cette casquette. Trop « ronflant », selon lui qui ne veut pas « se prendre la tête pour peu ».
D’après Allafrica, Baydrams a partagé son enfance entre l’école, la maison et la bibliothèque. Sa mère veillait à ce que la lecture occupe suffisamment son temps libre. Dans les romans, il découvre les mots, puis les textes d’auteurs africains engagés. Il adorait aussi le chant et la récitation.
Le rêve d’un featuring avec Smarty
Pour faire passer certaines leçons, il lui arrive de les convertir en couplets de chanson. « Mais tout cela était pour moi un passe-temps », se remémore-t-il.
Pour son style musical, « l’aigle intègre » a opté pour une création personnelle. Une sauce à la Baydrams : un mélange de rap, ragga, slam et une dose de « djongo », un genre musical traditionnel de son terroir natal gurunsi kasena dont les pas de danses allient souplesse du corps, dextérité et vigueur des pieds. Il confié que ce qu’il fait c’est de l’afro-ragga. « Danse pour moi », le titre de son premier single, a fait un carton, à sa sortie en 2017. Un carton circonscrit particulièrement dans la région du Centre-Sud, mais un succès tout de même qui le réjouit à plus d’un titre. Surtout quand le son est « validé », chez lui, à Pô.
Dans les années 2000, le rap avait le vent en poupe dans la capitale, Ouagadougou. Des artistes se démarquent : Faso Kombat, Duden J, Smokey, Baloukou et bien d’autres. Les tubes passent en boucle sur les ondes des radios. Baydrams découvre le groupe Yeelen du duo Manwdoé et Smarty. Il craque surtout pour Smarty qu’il prend en total admiration. Dans sa façon de rapper, il y voit tout ce qu’il admirait : les textes, l’engagement et la mélodie. « Smarty pour moi, c’est le roi, le top du top. Si je fais aujourd’hui de la musique, c’est surtout grâce à lui », confesse-t-il. Baydrams rêve alors de scène. De featuring avec son idole, Smarty.
Fatimata COMPAORE