Burkina Faso : Consternation et réactions après la mort d’au moins 160 personnes dans une attaque au nord du pays

Dans la nuit du 04 au 05 juin 2021, la localité de Solhan, située dans la région du Sahel au nord du Burkina Faso, a fait l’objet d’une incursion terroriste. Cette attaque la plus meurtrière depuis 2015 a fait au moins 160 morts selon plusieurs sources, suscitant des condamnations et des messages de solidarité à l’endroitdu peuple burkinabè qui observe trois jours de deuil national.

Le pays des Hommes intègres a été une fois de plus la cible d’une attaque terroriste très ensanglantée. En effet, selon des sources concordantes, cette localité a été ciblée par des Hommes Armés Non Identifiés (HANI), qui y ont semé mort et désolation. Ces derniers, dans leur basse besogne, ont décimé 160 vies humaines de tout âge; pillé et incendié des habitations et autres infrastructures. De mémoire, cette attaque de Solhan constitue un record macabre après celles de Yirgou en janvier et en novembre contre le convoi minier de Boungou, toutes de la même année.

Mode opératoire

À en croire le média français RFI, qui cite le maire de Sebba, une ville voisine de Solhan, <>et cela de 2 heures du matin jusqu’au pétit matin. Cette attaque, comme les précédentes a suscité colère et consternation des Burkinabè et déclenché une avalanche de réactions à travers le monde.

Un deuil national  de 72 heures décrété

Le président burkinabè Roch Kaboré a, à travers un communiqué, qualifié cette attaque de <>et décrété un deuil national de 72 heures allant du samedi 05 au lundi 07 juin. Tout en présentant ses condoléances aux familles éplorées, il a aussi souhaité un prompt rétablissement aux bléssés. Il a par ailleurs annoncés des opérations de ratissage et annulé dans la foulée, son déplacement qu’il devait effectuer au Togo.
Autre camp, autre son de cloche. Le Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP) burkinabè, par la voix de son président Eddie Komboïgo, pointe un doit accusateur au pouvoir en place.<>a martelé Eddie Komboïgo.Tout en exprimant son indignation face à ce qu’il qualifie <>de la part du gouvernement, le CFOP invite le chef de L’Etat à la mise en place rapide des états généraux de la defense puis à libérer les officiers et soldats de l’ex Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), une meilleure manière pour lui, de leur faire purger leurs peines.

Réactions à l'international

Plusieurs personnalités du monde se sont exprimées après cette attaque. En première ligne, le chef de l’état ivoirien Alassane Ouattara. Ce dernier qui a condamné l’attaque, a aussi tenu à exprimer <>. Plusieurs autres chefs d’état de la sous région ont réagi à la suite de cette barbarie inouïe. Le secrétaire général de l’ONU s’est dit indigné. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian , tout en exprimant la solidarité de son pays à l’endroit du peuple burkinabè, a annoncé sur son compte Twitter un voyage dans ce pays cette semaine.

Un vrai pied-de-nez à l’encontre des autorités burkinabè?

L’attaque de Solhan survient quelques semaines après une tournée dans toute la région du Sahel, du patron de la défense burkinabè, Sherif Moumina Sy. Lors de cette visite, l’on avait pu suivre des reportages télévisés montrant des populations qui vaquaient à leurs occupations, signe d’un retour à la normale. C’est ce message qui semble t-il n’a pas été du goût des partisans de la terreur déterminés à défier l’autorité légale. Des voix s’élèvent déja au sein de l’opinion nationale burkinabè, appellant à la démission de certains responsables de la securité et de la défense. L’Évènement, un titre bimensuel burkinabè, dans sa dernière livraison, a révélé des mésententes entre certains responsables de la défense, ce qui entraine parfois des problèmes de coordination entre les factions de l’armée. Tous les Burkinabè ont désormais les regards braqués sur le président Kaboré, garant constitutionnel de leur sécurité. Va t-il démettre certains de ses collaborateurs comme le souhaite une certaine opinion? Les jours à venir nous situeront davantage.
Pour rappel, le pays des Hommes intègres est dans le viseur des terroristes depuis 2015 au lendemain de la chute de l’ex président Blaise Compaoré. Un bilan récent faisait état de 1.200 tués civils comme militaires depuis le début de ce fléau il y a près de six ans.

Abdoul Karim TAPSOBA