
âgé de 23 ans. Une année après, ses proches s’interrogent encore sur ce drame
Dans la nuit du 05 au 06 juin 2020, un jeune homme du nom de Lionel Kaboui, de retour d’une soirée, rendait l’âme dans des conditions non encore élucidées. Le drame s’est passé non loin de l’hôtel Palace à Ouaga 2000. Une année après ce fait tragique, la famille Kaboui ne sait plus à quel saint se vouer: elle demande juste vérité et justice pour leur fils.
Lionel Kaboui, âgé seulement de 23 ans et entrepreneur en Bâtiment et Travaux Publics, a été arraché de façon brusque à l’affection des siens en début juin 2020. A cette époque, sa mort avait suscité une vague d’indignations et d’interrogations sur les réseaux sociaux. Au moment des faits, le procureur du Faso, Harouna Yoda avait, par le biais d’un communiqué publié par le quotidien burkinabè Le Pays dans sa livraison du 8 juin 2020, donné quelques bribes d’informations sur cette affaire.
La version officielle des faits
En effet selon le magistrat Yoda, c’est dans la matinée du 06 juin 2020 que «le Commandant de la Brigade ville de Gendarmerie de Kossyam me rendait compte de ce qu’un coup de feu tiré vers 4h du matin devant Palace Hôtel, a occasionné la riposte des éléments de l’équipe de la GSIGN qui étaient en service. Il (le Commandant, ndlr) précisait que suite à cette riposte, l’auteur du coup de feu a pu s’enfuir à bord de son véhicule avec ses occupants ; que mais malheureusement K.L.R.C., un de leur ami qui les suivait à bord d’un véhicule Toyota Hilux double cabine, immatriculée 5861 D3 03 BF, a heurté, dans sa manœuvre, un panneau publicitaire et n’a pu continuer sa course, blessé» et le communiqué de poursuivre que K.L.R.C (Lionel Kaboui, ndlr) «a été évacué par la Brigade nationale des Sapeurs-Pompiers au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo mais y est décédé des suites de ses blessures». Cependant à en croire ledit communiqué qui cite toujours le Commandant, celui-ci ajoutait que «le constat fait sur le véhicule qu’occupait K.L.R.C permettait d’y relever des impacts de balles». Harouna Yoda avait en ce temps annoncé l’ouverture d’une enquête et la réalisation prochaine d’une autopsie sur le corps de la victime. Dans la foulée, il avait également annoncé l’arrestation de trois (3) personnes.
Des traces de balles dans le corps de Lionel
A entendre le père de Lionel, Emmanuel Kaboui, reçu sur le plateau de la chaine de télé BF1, le dossier semble être toujours au statu quo. «C’est pratiquement 9 mois après (le décès, ndlr) que le dossier a été transmis à un juge d’instruction et cela nous l’avons même appris par voie de presse. Jusqu’à présent nos avocats n’ont pas encore eu accès au dossier», confie le père de la victime. Donc pour lui «rien n’a pratiquement bougé à leur niveau». Sur la cause du décès de son fils, Emmanuel Kaboui se veut catégorique. «Suite à l’autopsie réalisée sur le corps de mon fils, une balle de Kalachnikov y a été extraite». Une version qui vient contredire celle officielle qui, elle, faisait allusion à un accident. Dans les premiers instants de cet évènement, une certaine opinion avait présenté le défunt comme étant une personne à la moralité douteuse. Faux! rétorque le papa du regretté, arguant que son fils travaillait avec lui depuis son retour de l’université de Houston aux Etats-Unis. Selon son géniteur, celui que la famille Kaboui pleure depuis l’année passée avait une hygiène de vie, puisque l’autopsie n’a révélé aucune trace d’alcool ni de stupéfiant.
Vérité et justice pour mon fils
Mais pourquoi le dossier traîne t-il toujours? Le père semble avoir son idée là-dessus. «En disant premièrement que l’enfant (Lionel, ndlr) a cogné un poteau, les gendarmes n’ont pas voulu clairement dire qu’ils ont tiré sur l’enfant pourtant cela était clair», déplore t-il, visiblement toujours sous le choc. Au cours de cette interview, le père a présenté son regretté fils comme un enfant qui était assidu et exemplaire, loin des clichés que certains tentaient de lui coller aux premières heures des faits. Néanmoins, il a affirmé avoir été reçu par le procureur du Faso et le ministre de la justice. A toutes ces autorités, Emmanuel Kaboui confie avoir répété la même doléance: «Vérité et justice pour son fils Lionel», d’autant plus que selon lui sur le certificat de décès il est mentionné que ce dernier serait «mort de sa maladie». Abdoul Karim TAPSOBA