Le chef de file de l’opposition politique burkinabè a livré le jeudi 25 avril 2019 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse, sa lecture de la situation nationale. Les échanges avec les hommes de médias se sont focalisés sur quelques grands points liés à la vie de la Nation. Sur la question du dialogue national en particulier, Zéphirin Diabré et ses camarades disent rester prudents.
A quelques jours du dialogue politique national voulu par l’exécutif burkinabè, le chef de file de l’opposition politique a animé une conférence de presse le jeudi 25 avril 2019 à Ouagadougou, pour donner sa lecture de la situation nationale. Et à cette rencontre avec la presse, Zéphirin Diabré a dépeint une situation nationale peu reluisante. Crise sécuritaire et éducative, léthargie économique, fonds social en ébullition, exacerbation de l’ethnicisme, le Burkina Faso est au bord du chaos selon le chef de file de l’opposition. Zéphirin Diabré et ses camarades fustigent la majorité présidentielle qu’ils tiennent pour responsable de la situation. Ils saluent néanmoins la main tendue du Président du Faso en vue d’un dialogue national, mais disent rester prudent. « Nous ne pouvons pas aller à un dialogue pour parler uniquement du code électoral, sinon les burkinabè ne comprendraient pas. Il y’a des problèmes sérieux que notre pays traverse aujourd’hui. Notre pays est en crise, et la crise sécuritaire est celle qui est la plus visible. Si on a jugé utile qu’au-delà des concertations même épisodiques qu’on avait, on crée un évènement qui s’appelle dialogue politique, c’est parce qu’on estime qu’il a un statut spécial », a indiqué Zéphirin Diabré.
Le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition devrait faire évoluer les choses
Ce dialogue politique devrait permettre à l’opposition et au pouvoir d’accorder leur violon sur les questions existentielles pour sortir le Burkina Faso des difficultés, martèle Zéphirin Diabré. Des questions comme le renforcement de la cohésion sociale et surtout la réconciliation nationale y seront abordées. Pour « Zeph », il y’a des faits historiques dans lesquels des burkinabè se sont sentis lésés, exclus de la société, et qui appellent à ce « qu’on s’asseyent, d’autant plus que les gens estiment que la journée nationale du pardon d’alors, ça n’a pas atteint son objectif. Il y’a beaucoup de comptes non soldés au Burkina Faso. Quand on partait au dialogue, il y’a eu des gens qui sont venus y compris ceux faisant parti des éléments récents. Il y’a des éléments politiques mais il y’a aussi ce qui arrivent à des individus qui peuvent penser qu’ils sont victimes d’injustice et que la Nation ne s’est pas comportée très bien à leur égard », a-t-il déploré. Zéphirin Diabré et ses camarades invitent à cet effet le gouvernement à créer les conditions nécessaires pour un vivre-ensemble entre les burkinabè et exigent une clarification sur les informations faisant état de négociation entre le Président du Faso et des groupes terroristes.
Sié Alfred