Burkina Faso / Exportation frauduleuse de charbon fin : C’est parti pour plusieurs mois d’audience

Me Rodrigue Bayala, avocat de la partie civile

Aussitôt ouvert, aussitôt renvoyé à une date ultérieure. L’audience de l’affaire dite « exportation frauduleuse de charbon fin », impliquant la société IAMGOLD Essakane et la société française Bolloré Transport et Logistique SA Burkina Faso a été reportée en octobre 2019 pour motif d’irrégularité de la composition du tribunal.
Cette première audience n’aura duré qu’une demi-heure le mercredi 7 août 2019. Dès son ouverture, toutes les parties étaient consentantes pour son renvoi à une date ultérieure. La défense prenant l’initiative a évoqué des questions de temps pour mieux prendre connaissance du dossier. Mais si l’audience a été renvoyée au mois d’octobre prochain, c’est principalement pour motif d’irrégularité de la composition du tribunal. « Il y’a un membre du tribunal qui ne fait pas partie des juges spécialisés, c’est pour cela nous estimons que le tribunal est irrégulièrement composé. Et vu l’ampleur du dossier, on ne pouvait pas le tenir aujourd’hui, car il faut qu’on prenne connaissance du dossier afin de développer les moyens de défense de nos clients », a fait savoir Moumouny Kopiho, avocat de IAMGOLD ESSAKANE.
Les deux parties ont lancé le bras de fer
Certains prévenus et notamment la société IAMGOLD Essakane se sont faits représentés par leur conseil. Une attitude que la partie civile a jugée inadmissible. « Le principe de droit veut que lorsque vous recevez une citation pour comparaitre devant un tribunal, vous avez l’obligation sauf excuse valable de vous présenter au jour, à l’heure et au lieu indiqué. Nous avons constaté ce matin que des prévenus au rang desquels la société même poursuivie n’était pas présente. Nous avons fait l’observation au procureur qui nous a promis de prendre ses responsabilités », a indiqué Edasso Rodrigue Bayala, avocat de la partie civile. Toute chose que la défense trouve de mauvaise foi, car dit-elle, « dès l’ouverture du procès, il a été clairement dit que l’audience n’allait pas être valable, il n’y a donc pas de raison d’insister sur la non comparution des prévenus ».
Ce n’est pas encore l’heure des plaidoiries, mais les couleurs sont annoncées par la défense de la société minière canadienne, qui semble déjà rejetter les chefs d’accusation. La société française Bolloré Transport et Logistique SA Burkina Faso, également poursuivie dans cette même affaire, a été elle, représentée dans cette première audience par son directeur général.
Sié Alfred