Burkina Faso / Exportation frauduleuse de charbons fins : « Le ministère des mines n’est ni de prêt, ni de loin mêlé à cette affaire », dixit le ministre Oumarou Idani

Le ministère des mines situe l’opinion nationale sur l’affaire dite de l’ « exportation frauduleuse de charbons fins »

C’est une sortie médiatique qui était très attendue dans l’affaire dite d’exportation frauduleuse de charbons fins. Face à la presse le lundi 3 juin 2019, le ministre des mines et des carrières a affirmé que toutes les procédures administratives ont été respectées par la société mise en cause. Le ministre Oumarou Idani ajoute que son ministère n’est aucunement mêlé à une tentative de sortie frauduleuse d’or. D’ailleurs, il se dit être favorable à une expertise indépendante pour éclairer l’opinion sur cette affaire.
Y’a-t-il eu tentative de fraude ou non dans l’exportation de charbons fins par Essakane SA en décembre 2018 et avec la complicité de l’administration publique ? Interpellé dans cette affaire, le ministre des mines et des carrières est catégorique. « Le ministère en tant qu’administration publique n’est ni de près ni de loin mêlé à une quelconque fraude de pillage des ressources minières du pays. Le ministère des mines et des carrières a agi conformément à la législation et à la règlementation régissant le secteur minier. Le ministère a joué le rôle qui est le sien à savoir le suivi administratif, réguler les opérations d’exportation pour diminuer », a déclaré Oumarou Idani, le ministre des mines et des carrières. Selon le ministre, toutes les procédures administratives ont été scrupuleusement respectées, les analyses et les contrôles effectués avant que son département n’autorise la société minière à exporter le minerai pour traitement au Canada, car ce minerai contient de l’or et de l’argent dont la valeur est estimée à 7 128 000 000 francs CFA, estimation faite par Essakane SA. Coup de théâtre, la cargaison sera saisie à Bobo-Dioulasso par la BENAF, la brigade nationale anti-fraude de l’or sur instruction du procureur général. « Après investigation, la BENAF a dressé un rapport le 4 janvier 2019, transmis au procureur. Elle a conclu à cette étape de la procédure qui était strictement administrative à l’absence d’infraction de fraude à la commercialisation de l’or et des autres substances précieuses », a indiqué Oumarou Idani.
Le ministre veut tout faire dans la transparence !
Le procureur général ne s’arrête pas là, il a engagé deux consultants pour investiguer davantage. « Toutefois, nous regrettons profondément que le contenu des rapports des consultants, censé éclairé le procureur dans la conduite d’un dossier, soit déjà interprété dans le sens de condamner de manière précoce l’administration minière et les gouvernants et parfois même au sommet de l’Etat », a-t-il déploré. Devant les caméras, Oumarou Idani se veut assez serein et croit être dans une logique de transparence. « Le ministère pense que dans le climat actuel de suspicions, dans le climat de crise de confiance quasiment généralisé, on ne peut pas faire l’économie de la science et de la technique pour que toute la lumière éclate dans cette affaire. Il apparait évident qu’il faut faire recourt à un cabinet d’expertise indépendant ou même d’un arbitre neutre » a recommandé le ministre Idani. Et puisque c’est une affaire judiciaire, la voie de la justice est désormais très attendue pour situer les parties prenantes et l’opinion publique. Affaire à suivre donc.
Sié Alfred