L’institut de recherche en science de la santé (IRSS) du Burkina Faso, dans le cadre du projet Target Malaria, a procédé au lâcher à petite échelle des moustiques males stériles génétiquement modifiés à Bama, à quelques encablures de la ville de Bobo-Dioulasso. Ce sont environ 6400 moustiques qui ont été lâchés sous la supervision de l’agence nationale de biosécurité du comité de l’IRSS de la commune de Bobo-Dioulasso et des populations de Bama. Mais quel est le bien-fondé d’une telle action ?
Un lâcher à petite échelle de moustiques génétiquement modifiés a été effectué à Bama après les autorisations de l’agence nationale de biosécurité et l’acceptation de la communauté de Bama. Ces lâchers ne sont qu’une première étape dans le cadre d’une étude de marquage lâcher recapture. « Nous venons juste de franchir la toute première étape aujourd’hui qui est l’étape des lâchers de males stériles génétiquement modifiés auto limitatif. Cela veut dire que ces moustiques spécifiquement n’ont pas vocation à pouvoir rester dans la nature. Le gène spécifique qu’on a introduit dans ces moustiques pour les rendre stérile, une fois qu’on les lâche, quand le moustique meurt, le gène meurt avec et ces moustiques n’ont pas la capacité de pouvoir transmettre le gène à leur descendance prochaine », a expliqué Dr Abdoulaye Diabaté, responsable du projet Target Malaria à Bobo-Dioulasso.
Un lâcher avec un objectif bien précis
Et pour les lâchers intervenus le 1er juillet 2019 dans le village de Bama, les communautés ont été impliquées. « On a demandé expressément à ce qu’ils puissent désigner un comité de monitoring qui émane du village. Ainsi, dès qu’on arrive avec les moustiques, ces personnes vont être responsables de ce que nous avons apporté, qui puissent participer aux lâchers. Et comme on doit faire un suivi tout au long de l’année, qu’ils puissent participer également au monitoring avec nous. Et au fur à mesures que nous avons les résultats, qu’on puisse reverser les résultats au niveau de la communauté pour qu’ils sachent exactement ce qui se passe », a indiqué le Dr Abdoulaye Diabaté. L’étape finale de la recherche vise à réduire la transmission du paludisme au Burkina Faso. Selon le Dr Diabaté, « l’objectif final que nous visons dans cinq ou six ans, c’est de venir avec un produit spécifique de moustique génétiquement modifié, que nous pouvons lâcher sur le terrain, et ces moustiques vont avoir un facteur spécifique qui nous permet de pouvoir réduire la transmission soit en réduisant de façon très drastique la densité des moustiques sur le terrain ou alors en nous attaquant d’une certaine façon à la fertilité des moustiques ». Mais en attendant la dernière étape, l’heure est à la phase de recapture et de suivi des moustiques génétiquement modifiés dans le village de Bama et la maitrise de la technologie.
Sié Alfred