Le traditionnel face à face entre l’opposition politique burkinabè et la presse a eu lieu le mardi 7 mai 2019 au siège du CFOP, à Ouagadougou. Au menu des échanges plusieurs sujets. De la tension sociale en passant par les accidents causés par les gros camions dans la ville de Ouagadougou, puis la nouvelle stratégie adoptée par les groupes terroristes, le CFOP a fait le tour d’horizon de l’actualité nationale.
Plus de 120 jours après les drames de Yirgou ayant causé la mort de 210 peulhs, toujours pas d’arrestation et pas de coupables. L’opposition, à son traditionnel point de presse le 7 mai 2019, dit ne pas comprendre cette situation. « Cette situation d’enlisement se comprend difficilement quand on sait que dans une interview récente, le Procureur en charge du dossier faisait état de ce que plusieurs suspects avaient été identifiés. Il ajoutait que leur arrestation posait problème parce que les intéressés étaient armés. L’Opposition est consternée du fait que des individus puissent narguer l’institution judiciaire en s’appuyant sur leurs armes. Dans une république qui se respecte, c’est l’Etat qui a le monopole de la violence », a indiqué Adama SERE, Président du RDEBF. Pour Achille Ouédraogo, Président du MPF, un des conférenciers, c’est un manque de volonté politique de la part des autorités. C’est pour cela l’Opposition exige que les forces de défense et de sécurité prêtent main forte au procureur pour qu’il puisse interpeller les coupables de la tuerie de Yirgou.
L’opposition s’indigne face à l’inaction du gouvernement
Un autre sujet abordé lors de cette conférence de presse hebdomadaire du CFOP, ce sont les drames causés par les véhicules poids lourds. L’opposition politique rappelle que les textes régissant les heures de circulation de ces gros engins de la capitale sont clairs, entre 5h du matin et 20h. Elle encourage la marche du 11 mai prochain contre les gros camions. « L’opposition a toujours prôné toute activité qui va dans le sens de la défense des intérêts des populations. Ce qui fait que lorsqu’il y’a eu des marches pour aller dans ce sens, l’opposition politique a toujours pris part, d’autant plus que c’est une question assez grave, que dans une république qui a des règles et des lois, on laisse ces évènements malheureux se produire de façon répétitive, sans qu’on ne puisse prendre des mesures », a indiqué le président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso, Adama Séré. La grogne sociale et les nouvelles stratégies des groupes terroristes ont été d’autres sujets d’échanges avec la presse. En effet, l’opposition a une fois de plus réaffirmé son soutien aux forces de défense et de sécurité et a interpellé le gouvernement sur la nécessité d’imaginer et de mettre en œuvre une stratégie plus élaborée dans la lutte contre le terrorisme. Sur la question liée à la fronde sociale, le CFOP dit avoir remarqué que le gouvernement ne tient pas ses promesses en ce qui concerne les revendications des différents syndicats. Il l’invite donc à travailler et à faire face à ses propres engagements.
Sié Alfred