Burkina Faso : Le personnel du lycée Philippe Zinda rejette sa fermeture

Le personnel du lycée Phillipe Zinda Kaboré (LPZK) a tenu une conférence de presse, le jeudi 02 sepembre 2021, à Ouagadougou. A l’occasion, les délégués du personnel ont rejeté la fermuture de l’établissement et demandé au gouvernement de revenir sur sa décision.

La mauvaise gestion du lycée, l’inquiétude sur le sort des élèves et du personnel dudit établissement, … sont entre autres, les différentes questions abordées à cette conférence. Les délégues du personnel du lycée ont dénoncé “une fermeture arbitraire et politique” dudit lycée par leur ministère de tutelle. “L’argumentaire, développé par le ministre Ouaro après la fermeture du lycée Zinda, ne tient pas et ne convainc personne”, ont déclaré les délégués du personnel devant les journalistes. Les éléments avancés par le ministre, pour justifier la fermeture du plus grand lycée du Burkina, selon les conférenciers, sont entre autres : “la réduction de la distance à parcourir par les élèves, le saccage des tables-bancs par les élèves au cours de leur manifestation et le dysfonctionnement du lycée”. Des arguments tout à fait risibles, selon les délégués du personnel. “Contrairement à ce que l’administration veut nous faire croire, le matériel informatique et les données nécessaires au fonctionnement de l’établissement sont restés intacts”, ont-ils affirmé, tout en décriant ce qu’ils qualifient de “malhonneteté” des autorités. Comptabiliser et attribuer de vieux tables-bancs saccagés, qui devraient être réparés ou remplacés , à la lutte des élèves est suffisamment “malhonnête de la part des autorités”, ont-ils déploré.

“Les vraies raisons de la fermeture sont ailleurs”

Selon les conférenciers du jour, les vraies raisons de la fermeture du LPZK sont liées au refus du gouvernement d’appliquer le protocole d’accord qu’il a signé avec les syndicats d’enseignants, la remise en cause de la gratuité, le retour des bourses scolaires et l’incapacité du gouvernement à faire fonctionner les cantines scolaires pour les élèves démunis, malgré, disent-ils, les plus de 17 milliards d’investissement en 2020.

La mauvaise gestion du proviseur pointée du doigt

« Dès sa nomination comme proviseur, il marque une rupture radicale dans la gouvernance du lycée Zinda, en remettant en cause le principe cardinal du fonctionnement d’un lycée fondé sur le travail d’équipe”, ont laissé entendre les conférenciers. “Qu’il s’agisse du conseil de gestion, du conseil de professeurs, du conseil de classes, du conseil de discipline, tout le travail dans un établissement d’enseignement se déroule dans une démarche collective, impliquant les enseignants et tout le personnel, selon le cas”, ont-ils précisé. “C’est là, la principale cause des relations difficiles et conflictuelles entre le proviseur, les élèves et les travailleurs de l’établissement qui vivaient de nombreux problèmes, liès à leurs conditions d‘étude et de travail. Par exemple: matériel de travail dégradé ou insuffisant, éffectifs pléthoriques dans les salles de classe, bâtiments insalubres ou suintant lors des pluies, tenue irrégulière des instances prévues en matière de fonctionnement des établissements”, ont poursuivi les délégués du personnel du lycée Zinda.

Ils reprochent aussi au proviseur d’avoir rapporté des « contre-vérités » au ministre Ouaro, en affirmant que les élèves avaient détruit le matériel informatique et emporté le serveur.L.TIENDREBEOGO et A.K. TAPSOBA/Stagiaire