Burkina Faso : Les agents du ministère de l’industrie dénoncent la gestion du ministre Harouna Kaboré

Le Syndicat National des Agents du Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (SYNAMICA) a animé un point de presse le 19 juillet 2021 à la bourse du travail de Ouagadougou. Le fonctionnement de leur ministère de tutelle ainsi que les actions du chef de ce département Harouna Kaboré ont constitué les principaux sujets de cette rencontre avec les hommes de médias.

Après avoir rappelé la situation nationale qui pour eux est marquée par une morosité économique, un contexte d’insécurité et surtout par une remise en cause permanente des droits syndicaux par les autorités, les responsables du SYNAMICA ont égrené les dysfonctionnements de leur ministère de tutelle. «Notre département souffre de réformes hasardeuses et de la qualité de gestion des compétences par les autorités du département» ont laissé entendre les conférenciers du jour. A les entendre, ces dysfonctionnements sont perceptibles dans tous les compartiments du ministère. Sur le plan commercial, le syndicat a évoqué la balance commerciale déficitaire du pays et l’atteinte des intérêts des consommateurs qui, pour lui, se justifient par l’absence de consultations entre les différents acteurs de la chaîne. Sur le plan industriel, les responsables de cette organisation ont décrié certaines actions de leur ministère, qui selon eux, sont plus théoriques que pratiques. En effet pour le syndicat «on assiste à des mesures de saupoudrage, de populisme, consistant à faire semblant et à tromper l’opinion». Les membres du SYNAMICA en veulent pour preuve l’insuffisance de soutien aux industries locales.

Clientélisme, populisme, arrogance…au sein du ministère

Concernant le secteur artisanal, le syndicat a souligné son manque d’organisation véritable, son sous-financement, l’absence de statistiques et de textes communautaires pouvant mieux encadrer ce domaine pourtant reconnu comme «créateur de richesses et d’emplois». Après avoir égrené les difficultés qui minent le bon fonctionnement du département en charge du commerce, de l’industrie et de l’artisanat les conférenciers se sont prononcés sur la conduite du département du commerce par le ministre Harouna Kaboré. «Depuis sa nomination à la tête du ministère en 2018, l’administration du département est marquée par le clientélisme, le populisme, la gabegie et l’arrogance» ont martelé les responsables du syndicat. Pour étayer leurs propos, les conférenciers ont révélé à la presse le copinage, les annonces non suivies de pragmatisme et l’insuffisance de considération envers les agents qui sont monnaie courante dans ce ministère. Une situation que le syndicat dénonce vigoureusement et interpelle qui de droit pour que ces anomalies puissent cesser au plus vite.

Abdoul Karim TAPSOBA (Stagiaire)