Burkina Faso : Les travailleurs protestent contre l’application de l’IUTS

Les travailleurs burkinabè ont manifesté, le 7 mars 2020, contre l’application de l’IUTS sur leurs primes et indemnités des travailleurs du public, du parapublic et du privé.

Les syndicats des travailleurs de la fonction publique du Burkina crient au ras-le-bol quant à l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur leurs primes et indemnités. Ils ont battu le pavé le samedi 7 mars à Ouagadougou et partout ailleurs au Burkina, à travers marche et meeting pour protester contre cette mesure du gouvernement qu’ils jugent de trop.
Ils l’ont annoncé, ils l’ont fait. La marche-meeting des syndicats des travailleurs contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur leurs primes et indemnités a effectivement eu lieu ce samedi 7 mars 2020 à Ouagadougou et partout ailleurs au Burkina. Dans la capitale burkinabè, c’est une véritable marée humaine qui a arpenté les rues pour dire non à l’application de cet impôt.
Partis de la maison commune en longeant le mur de la BCEAO, puis en contournant le « Rond-point de la bataille du rail » jouxtant l’Avenue de Oumarou Kanazoé, les travailleurs ont d’abord rendu un hommage aux aînés bâtisseurs de la route ferraillée du train avant la Cathédrale en l’espace de quelques minutes, pour rejoindre de nouveau la Bourse du travail. Place au meeting maintenant. Le meeting a été marqué par des prestations d’artistes ainsi que des discours de responsables syndicaux.
Selon Siriki Dramé, Secrétaire général (SG) du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), la récente décision de leur ministère de tutelle est une décision jugée « d’affectations sanctions ». Ces derniers observent d’ailleurs un arrêt de travail jusqu’à nouvel ordre depuis le mercredi 4 mars dernier.

Pour Bassolma Bazié, porte-parole du collectif des organisations syndicales, une grève de cinq jours sera engagée 16 au 20 mars 2020, contre l’application de l’IUTS


« L’heure est à la mobilisation et à l’action. Et vous êtes déjà dans l’action. Trop d’impôts tuent l’impôt. Nous sommes en train de nous défendre. C’est une défense naturelle et légitime », s’est, quant à lui, insurgé le SG de la Fédération nationale des syndicats des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), Souleymane Badiel.
En plus de cet IUTS, a-t-il poursuivi, les travailleurs payent, entre autres, la taxe de résidence, la TVA sur les prêts bancaires, la taxe foncière, la taxe de soutien au développement audiovisuel.
Bassolma Bazié, porte-parole de la coalition syndicale, a clos la liste des interventions. « Face à la désapprobation générale qui a accueilli sa mesure, le pouvoir a engagé une campagne médiatique tous azimuts, recourant à des mercenaires pour occuper les réseaux sociaux, à la calomnie et aux mensonges », a entamé le SG de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B).
En rappel, les cinq points de la plateforme revendicative des syndicats sont : l’arrêt des mesures de la baisse du pouvoir d’achat et l’amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie, l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, l’arrêt du pillage des ressources nationales, la garantie du droit à la sécurité des populations, le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.
Sié Alfred