Les hommes de média ont célébré le vendredi 3 mai 2019, la journée mondiale de la liberté de la presse. Au Burkina Faso, cette journée était placée sous le thème, « médias et élections dans un contexte de crise communautaire et sécuritaire ». La cérémonie officielle qui s’est déroulé en présence du ministre en charge de la communication a connu la présentation des résultats de l’étude sur l’état des lieux de la liberté de la presse au Burkina. De ces résultats, on retient que le Burkina Faso occupe le 5ème rang africain en matière de liberté de la presse.
Le monde entier célèbre chaque 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse. Instituée par les Nations unies en 1993, cette 26ème journée intervient dans un contexte mondial de dégradation de la liberté de la presse, selon l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF). Mais au Burkina Faso, la liberté de la presse est en constante progression. En effet, de la 41ème place mondiale en 2017, le pays est passé à la 36ème place en 2018 et occupe le 5ème rang africain. Il constitue à ce titre un bon exemple en matière de protection de liberté de la presse et ce, malgré un contexte marqué par une crise sécuritaire et intercommunautaire, a relevé le président du comité de pilotage du centre national de presse Norbert Zongo, Boureima Ouédraogo. « Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte de crise multiformes de notre société, et il est bon qu’on engage la réflexion sur le rôle et la responsabilité des journalistes et en cela on a besoin de l’accompagnement de tous les acteurs », a-t-il indiqué. De l’étude qui a été faite sur l’état des lieux de la liberté de la presse au Burkina, le rapport national fait ressortir en effet, qu’en termes de protection et de maintien de la liberté d’expression, le Burkina a une note de 2,90 sur 3, ce qui satisfait les acteurs des médias. Cependant beaucoup d’obstacles restent à être levés tels que les procès et les décisions de justice qui menacent l’existence de certains médias, la transparence dans la gestion des organes de presse et la mise à niveau des acteurs entre autres. Selon l’ONG Reporter sans frontière il existe une sorte d’émergence de la haine contre les journalistes dans beaucoup de pays. Ce qui, malheureusement fait que le journaliste est parfois mal vu, victime de beaucoup de violence dans plusieurs pays à travers le monde. A cela, s’ajoute le fait qu’il y’a des persécutions vis-à-vis des journalistes d’investigation dans de nombreux pays. Boureima Zongo en veut pour exemple au Burkina Faso, le fait que certaines personnes posent plainte contre certains organes de presse, seulement dans le but de faire fermer ces organes de presse pour se venger.
Les journalistes ont été appelés à plus de professionnalisme
Placé sous le thème, « médias et élections dans un contexte de crise communautaire et sécuritaire au Burkina Faso », le Président du conseil supérieur de la communication, Mathias Tankoano trouve le thème interpellateur aux hommes et femmes de médias. « Il faut que le journaliste sache qu’il travaille pour l’intérêt général d’où la nécessité de pouvoir manier sa langue et sa plume », a-t-il lancé avant de mettre en garde les hommes de média. « Dans le contexte sécuritaire actuel du Burkina Faso, nous serons très regardant car nous ne devons pas mettre en mal la cohésion sociale. Les élections à venir ne doivent pas être un moment pour diviser le peuple, et les communautés ». Mathias Tankoano en appelle donc à plus d’efforts et de sacrifices pour des médias plus libres et de qualité, vecteur de développement et de cohésion sociale. Et une des solutions selon lui, c’est l’autorégulation. « J’invite l’ensemble de la presse à s’autoréguler, car ce n’est pas toutes les informations qu’on reçoit que l’on doit balancer », a-t-il fait savoir. Toutefois, Mathias Tankoano n’a pas caché sa joie de constater que le Burkina est classé parmi les pays où la liberté de la presse est garantie. « C’est une satisfaction pour nous en tant que régulateur », précise-t-il.
‘’Un rang satisfaisant’’ pour le ministre de la communication
Même constat avec le ministre en charge de la communication. Remis Fulgance Dandjinou estime qu’il faut rester positif quant à l’amélioration de cette situation malgré les obstacles. « Je suis satisfait de ce classement, qui ne traduit pas forcement le contenu des articles, parce que y’a beaucoup à revoir, mais de façon générale, il traduit une situation dans laquelle nous avons énormément progressé dans le cadre du vivre ensemble et de l’amélioration du CSC », a déclaré le ministre de la communication. Il invite par ailleurs les acteurs à demeurer toujours positif. « Nous avons une presse dans sa diversité qui est professionnelle, nous avons un cadre juridique qui est relativement très performant. Il y’a certes des améliorations à faire, amélioration dans le cadre de l’accompagnement pour que les entreprises de presse soient viables, accompagnement à faire dans le traitement de l’information pour que dans le contexte sécuritaire où nous sommes et également de tensions au niveau de notre vivre ensemble, nous puissions être des journalistes professionnels », a martelé le ministre.
L’accélération et l’achèvement du processus de transformation des médias publics en sociétés d’Etat ainsi que la spécialisation et la veille citoyenne des journalistes ont été relevé par le rapport national. Remis Fulgence Dandjinou rassure que le nécessaire sera fait.
Dougoutigui