Le chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP), a tenu sa première conférence de presse de l’année 2019, le mardi 22 janvier 2019. Étaient face à la presse, Aristide Ouédraogo, président du front patriotique pour le renouveau (FPR) et Hama Hamadou Dicko, président de la nouvelle alliance du Faso (NAFA). Tous deux, ils sont revenus sur la situation qui prévaut au Burkina Faso, à savoir la question sécuritaire, la nomination d’un nouveau premier ministre et d’un chef d’Etat-major général des armées. Selon les animateurs de la conférence de presse, la question sécuritaire a entraîné la fermeture de plus de 1000 écoles mettant ainsi plus de 100 000 enfants dans la rue.
Le Burkina Faso a connu son nouveau premier ministre, en la personne de Christophe DABIRE Marie Joseph, le lundi 21 janvier 2019. A cet effet, en tenant sa traditionnelle conférence de presse, le CFOP a pris acte de cette nomination, tout en se réservant de faire des critiques. Cependant, l’opposition a jugé que le pouvoir en place n’a pas trouvé mieux que d’aller chercher son premier ministre parmi les cadres imminents de cet ancien régime, dont ils ont l’habitude de pointer du doigt. Elle a indiqué que la solution aux problèmes du pays ne se trouvent pas en un simple changement de premier ministre. Et de justifier ces propos en disant que le véritable problème se trouve dans le manque de leadership du président du Faso. Selon elle, le pays vit des heures sombres et l’avenir du pays semble ne pas inquiéter le président Rock Marc Christian Kaboré. L’actualité fait également cas de la nomination d’un nouveau chef d’Etat-major général des armées en la personne du général Moïse Miningou qui a remplacé le général Oumarou Sadou. A ce sujet, le CFOP s’est réservé de faire des critiques.
Que dire du massacre de Yirgou ?
L’opposition estime que la justice doit faire son travail après les attaques de Yirgou, qui ont fait une quarantaine de morts dans la première semaine du mois de janvier 2019. Pour l’opposition, aucune arrestation n’a été enregistrée et dans le même coup, des manifestations ont eu lieu pour condamner ces barbaries. Outre ce drame, des individus ont été assassinés à Gasseliki. Tous ces massacres ont entraîné des déplacements et l’opposition a saisi l’occasion pour appeler les bonnes volontés à l’endroit de ces compatriotes refugiés internes et à être solidaires d’eux. Aussi, l’opposition pense que l’autorité de l’Etat est remise en cause et cela y va de la responsabilité des autorités du pays. A en croire l’opposition, l’incivisme est parti des manquements de l’Etat, car certaines autorités ont failli et elles n’ont pas été punies. Et d’ajouter que l’incivisme a atteint un sommet jamais égalé nourri par l’impunité généralisée, le mauvais exemple de l’élite dirigeante et la faiblesse de l’Etat.
L’insécurité a joué sur le système éducatif
« L’aggravation de la crise sécuritaire a affecté sérieusement le système éducatif », dixit Hama Hamadou Dicko, président de la NAFA. Et de rappeler que, selon Mme Anne Vincent représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, environ 1000 écoles sont aujourd’hui, fermées et presque 100 000 élèves se trouvent dans la rue. L’opposition s’est indignée car elle a toujours interpellé le gouvernement sur ce cas. De ce fait, l’opposition souhaite que le gouvernement, les collectivités territoriales et l’association des parents d’élèves se concertent pour trouver une solution afin que ces enfants reprennent le chemin de l’école.
Par Wakiyatou KOBRE