Burkina Faso : Plusieurs centaines de milliers de personnes sont touchées par la faim

La faim tue

Plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Malgré les multiples efforts des différents organismes internationaux pour endiguer le fléau, le mal est toujours là et s’empire même d’année en année. Au Burkina Faso, plusieurs centaines de milliers de personnes sont touchées par la faim. Les enfants sont les plus touchés, car souffrant de malnutrition. A l’occasion de la journée mondiale de la faim, célébrée chaque 15 juin, il est nécessaire que les autorités burkinabè marquent une halte afin que tous prennent conscience du danger qui plane sur le pays. Allons à la découverte des principales causes de la faim dans le monde.
Selon le fonds alimentaire mondial (FAO), plus d’un milliard de personnes étaient encore sous-alimentées en 2009 dans le monde. Plus de dix ans après, ce nombre a légèrement baissé mais le nombre de pays impactés par la faim a augmenté. Aujourd’hui, les chiffrent passent à plus de 800 millions de personnes touchées par la faim. Et le constat qui se dégage est que d’ici 2080, la faim risquerait de toucher près de 600 millions de personnes supplémentaires dans le monde, a indiqué l’ONU. Les personnes les plus touchées restent les enfants. Cette situation est encore plus alarmante au pays des hommes intègres où les enfants souffrent de malnutrition. Or pourtant, la population pratique une agriculture principalement tournée vers l’autoconsommation. Mais pourquoi la faim est toujours là ? En effet, de manière générale, la faim découle principalement des conflits, des inégalités et des dérèglements climatiques, trois causes étroitement liées.
Les conflits
En 2016, près de 60% de la population mondiale touchée par la faim résidait dans des pays en conflit. Il s’agit de la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Nigeria, le Soudan du Sud, le Soudan, la Syrie et le Yémen. La plupart de ces pays sont en conflit ou souffrent encore des conséquences d’un conflit passé. De nos jours, beaucoup de ces pays utilisent la faim comme une arme de guerre. Les populations sont affamées, empoisonner des puits, etc. voici autant de pratiques utilisées aujourd’hui pour asservir les populations. L’ONU a déclaré qu’en aucun cas la faim ne devrait être utilisée comme une arme de guerre. Une résolution dire 2417 a même été prise pour punir cette pratique
Les conflits peuvent naître d’un accès inégal aux ressources mais aussi des mouvements de population provoqués par d’autres conflits, la pauvreté et même les changements climatiques.
Les inégalités
L’accès à l’eau, à des terres cultivables, à l’éducation, à la santé, est inégal à travers le monde. En effet, de nombreuses populations manquent d’eau courante, quand on sait que la plupart des maladies liées à l’eau entraine la malnutrition. Selon l’OMS, 50% des cas de malnutrition infantile sont directement liés à la consommation d’eau impropre à la consommation ainsi qu’à un manque d’hygiène et d’assainissement. La lutte contre la faim ne saurait aboutir s’il existe toujours une égalité entre les sexes. En effet, les femmes jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la faim mais font face à une discrimination quasi systématique dans certaines régions du globe. Partout dans le monde, les femmes n’ont pas un accès égal à la terre, aux outils, et aux moyens financiers pour s’émanciper, sont mariées de force ou manquent d’accès à l’éducation ce qui les pousse à rester dans le cercle vicieux de la pauvreté. Or, si les femmes et les hommes jouissaient du même accès aux terres la faim pourrait reculer de 12 à 17%. Les femmes sont aussi plus à même d’être affectées par les dérèglements climatiques, les déplacements de population et les conflits.
Le climat
Nul ne doute que les catastrophes climatiques ne favorisent pas la lutte contre la faim dans le monde. Les Cyclones, les inondations, les sécheresses sont autant d’événements dévastateurs qui plongent chaque année des milliers de personnes dans la précarité. 16 millions de personnes en moyenne sont touchées. Il est clair qu’après avoir vécu une catastrophe naturelle, les populations sont privées de leurs terres, leur revenus, leurs habitations. Et comme si cela ne suffisait pas, les aléas climatiques poussent les populations à se déplacer et à chercher refuge dans d’autres pays, ou à chercher d’autres ressources, ce qui peut provoquer des conflits lorsque l’accès est insuffisant et qu’il faut de plus le partager. Pour le cas spécifique du Burkina Faso, outre les troubles socio-politiques dans les pays voisins qui engendrent un déplacement massif des populations qui vivent dans l’insécurité sanitaire et alimentaire, il y’a que la population qui pratique une agriculture principalement tournée vers l’autoconsommation, et les récoltes sont tributaires des précipitations. Pour minimiser les effets de la crise alimentaire et la flambée des prix, des politiques et programmes ont été élaborés et mis en œuvre par le gouvernement pour lutter contre la pénurie alimentaire. Les actions du gouvernement sont soutenues par de nombreux partenaires techniques et financiers. Face à la cherté de la vie, les organisations de la société civile interpellent les autorités mais également les commerçants qui spéculent sur les prix des produits de consommation. Bien qu’étant conscientes de vivre dans des conditions socio climatiques difficiles, les populations tiennent pour responsables l’Etat dans les cas de famine et de cherté de la vie.
Quelques pistes de solution
Pour lutter contre la faim dans le monde, l’ONU encourage la création de jardins, les pratiques comme l’agroforesterie ou l’agro écologie et les banques de semences en formant les communautés ou en leur fournissant le matériel nécessaire. Sans un environnement durable et protégé, tous les efforts contre la faim seront vains. Il faut donc poursuivre les efforts de solidarité collective et appuyer davantage de réformes politiques, estime l’ONU. Il est indispensable de revoir le système alimentaire mondial. Les dirigeants doivent profiter des occasions comme le G7 pour encourager un changement global et espérer atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) promus par l’ONU d’ici 2030 pour garantir un monde durable pour tous.
Sié Alfred