
Le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) compte faire de ces élections un tournant décisif pour accéder au fauteuil présentiel. Dans son programme politique, Zéphirin Diabré propose des pistes de solutions pour sortir le Burkina de l’insécurité croissante et de promouvoir le développement économique ? Dans une interview accordée à votre journal le Quotidien numérique d’Afrique, le candidat soutenu par plus d’une dizaine de partis politiques parle de ses projets pour le Burkina Faso.
Quotidien numérique d’Afrique (QNA) : Quel programme avez-vous pour les Burkinabè si vous êtes élu au soir du 22 novembre ?
Zéphirin Diabré (Z . D. ) Pour réussir le pari d’échapper aux nombreux périls auxquels notre pays fait face et le faire véritablement émerger, je propose aux Burkinabè, un programme intitulé « Un nouveau depart pour sauver le Burkina Faso ».
Ce programme de développement a été construit pour apporter un vrai changement qualitatif sur tous les plans, en réponses aux aspirations légitimes du peuple burkinabè et face à l’incapacité notoire de Roch Marc Christian KABORE et de son parti MPP à assurer la sécurité et le développement pour tous.
Ce projet repose d’abord sur une vision forte, dont l’un des éléments cardinaux est le « Burkind’lim ». Le Burkind’lim est notre philosophie nationale de gouvernance du pays ; Il est le creuset de nos valeurs, le socle de notre identité collective et la boussole de notre développement.
Ma vision pour le développement du Burkina Faso, côtoie premièrement trois éléments fondamentaux que sont (i) la refondation de notre modèle de gouvernance sociopolitique, (ii) la promotion d’un nouveau modèle de développement centré sur les besoins élémentaires de nos populations et (iii) la reconstruction de notre société pour en faire un nouvel espace de dignité et de solidarité.
Mon programme s’articule ensuite autour des priorités et urgences, qui assaillent les citoyens burkinabè en particulier les jeunes, les femmes et les personnes âgées, auxquelles je compte trouver des réponses appropriées et faire en sorte que mes compatriotes accèdent aux services sociaux de base et au progrès. La question sécuritaire est l’une de ces priorités.
Ce programme évoque aussi les piliers de croissance et de notre prospérité nationale que nous entendons actionner. Ils sont nombreux et englobent l’agriculture, l’élevage, l’environnement, les mines, l’industrie, les infrastructures résilientes et de désenclavement du pays, le commerce et l’artisanat, la culture et le tourisme, les technologies de l’information et de la communication, le sport et les loisirs, la diplomatie de développement et le concours de notre diaspora au développement du pays.
Dans cette dynamique, je compte lancer une révolution agricole pour assurer l’autosuffisance alimentaire aux Burkinabè, faire du secteur des mines et carrières un puissant levier de croissance économique et lancer une révolution industrielle, pour offrir des emplois durables et lutter contre la pauvreté endémique des populations des villes et des campagnes. En somme, il s’agit pour moi d’œuvrer à une transformation structurelle de notre économie.
Le coût global du Programme de développement de l’UPC est estimé à 17 995,23 milliards de F CFA pour les cinq années de mise en œuvre.
QNA : Depuis 2016, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire et la grogne sociale liée aux revendications des agents publics. Quelle solution avez-vous proposé pour sortir le pays du Chaos ?
Z. D. : Les deux préoccupations évoquées font partie des priorités et urgences auxquelles, je compte apporter des solutions.
D’abord la crise sécuritaire, je reconnais avec vous que la situation sécuritaire est une grande préoccupation et pour moi, « ce n’est pas une crise, c’est un désastre sécuritaire ». Et il est temps de dire la vérité aux Burkinabè.
Devant ce désastre sécuritaire, l’Etat et les politiques publiques ont failli, en particulier depuis janvier 2016. Le MPP a donc échoué d’assurer la sécurité des Burkinabè.
En réponse à cela, je propose un document stratégique consacré à la défense et à la sécurité appelé « Livre Blanc de l’UPC sur la Sécurité Nationale » qui présente de façon plus détaillée notre analyse et nos propositions sur la situation sécuritaire du Burkina Faso. Ce document complet et détaillé est disponible sur le site de Campagne de Zéphirin DIABRE. Ce livre blanc, je le propose aux Burkinabè et leur demande de porter leur choix sur Zephirin DIABRE et l’UPC pour accélérer sa mise en œuvre pour sauver le Faso.
De manière succincte, ce que je vais faire si je suis élu Président du Faso : bâtir une puissance militaire sous régionale en agissant sur cinq axes stratégiques principalement avec comme objectifs stratégiques de relever le défi sécuritaire, de rétablir l’Etat burkinabè dans toutes les parties du territoire et de préparer le futur de la sécurité pour les générations à venir.
Pour y arriver, je serai un Président du Faso qui prend toute la mesure de la fonction de « Chef Suprême des Forces Armées Nationales » ; ce qui est fondamental dans la lutte contre l’insécurité. Des actions qui seront mise en œuvre, je vous citer quelques une pour étayer mon propos :
- Adopter une nouvelle posture de sécurité nationale : les intérêts de sécurité de nos alliés et de nos voisins sont nos intérêts de sécurité ;
- Assoir nouvelle doctrine : la dissuasion militaire appelée « Bugum saga » ;
- Appliquer la théorie de la victoire : On peut gagner une guerre sans gagner la victoire ;
- Créer un Corps des gardes-frontière qui sera une agence de sécurité nationale avec une mission dédiée ;
- Créer des puissantes Bases militaires aux frontières en veillant à un maillage des zones frontalières.
En ce qui concerne la grogne sociale et des tensions déjà perceptibles, il faut nécessairement un dialogue social inclusif prenant en compte un certain nombre de conditions telles que l’existence de l’espace démocratique, la négociation collective, le respect des engagements pris, l’existence d’une volonté politique suffisante et un sens de responsabilité de la part des toutes les parties prenantes au dialogue social. L’UPC opérationnalisera ce type de dialogue social qui procède d’une approche globale incluant toutes les catégories de travailleurs, public et privé. Cela contribuera à désamorcer la fronde sociale.
QNA : Comment compter vous réconcilier les Burkinabè au regard des tensions actuelles
Pour réconcilier les Burkinabè, je ne dirai pas que c’est facile. Je dis au peuple Burkinabè que moi Zéphirin DIABRE, j’ai des atouts importants.
D’abord avec la jeunesse, nous avons été les premiers acteurs des journées historiques des 30 et 31 octobre 2014 contre la mise en place du Sénat, contre la modification de l’article 37 de notre Constitution et contre le coup d’Etat du 16 septembre 2015 :
Le destin m’avait placé au cœur de cette lutte en tant que leader, Chef de File de l’opposition (CFOP). A ce titre, j’ai conduit cette lutte héroïque avec les premiers responsables du MPP dont le pouvoir fini bientôt.
Ensuite, depuis 2016 en tant que Chef de file de l’Opposition, j’ai œuvré pour que notre opposition (CDP, ADF/RDA, NAFA, Agir Ensemble et tous les autres partis), reste unie dans sa diversité et ses différences, et crédible aux yeux de l’opinion nationale et internationale. J’ai cette capacité de rassembler et de parler à toute l’opposition. Ainsi, je pense avoir gagné la confiance des Burkinabè sur ma capacité de RASSEMBLEUR. C’est la raison pour laquelle, je suis une alternative crédible pour rassembler les Burkinabè et les réconcilier.
Enfin dans mon programme, notre philosophie nationale, le Burkinl’im, met l’accent sur la cohésion sociale pour reconstruire la nation divisée. Le retour à la paix est indispensable entre Burkinabè pour parler d’abord d’une nation et ensuite de son développement.
Dans ce sens, je compte :
- convoquer une Conférence nationale des forces-vives de la nation pour réfléchir ensemble et de manière inclusive sur la trajectoire à baliser pour le retour de la paix et la réconciliation. L’intérêt supérieur de la nation doit nous rassembler en dépit de nos divergences idéologiques et politiques. Pour ce faire, nous travaillerons à faciliter le retour des exilés politiques ;
- Construire l’union sacrée des filles et fils du pays ;
- Construire la réconciliation nationale sous le triptyque vérité-justice-réconciliation en convoquant une Conférence nationale des forces-vives de la nation.
QNA : Pensez-vous à une alliance si votre partie est qualifiée pour le second tour ?
Bien évidemment, nous avons même devancé en signant dès le 18 août 2020 un accord dénommé « Accord Politique de l’Opposition (APO) ». C’est un acte « héroïque et historique », porteur d’espoir pour le peuple tout entier. Cet accord constitue en lui-même une prise de responsabilité de la nécessité de s’unir face à la crise multidimensionnelle que traverse notre pays depuis l’avènement du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès et ses alliés.
L’accord est en marche. En cas de second tour, nous allons tous montrer notre disponibilité et notre capacité à offrir une alternative crédible et heureuse au peuple burkinabè en respectant les termes y relatifs.
QNA : Quel message avez-vous pour les populations ?
Z. D. : Chers compatriotes, Burkinabè des campagnes et des villes,
Le 22 novembre est une date importante pour chacun d’entre nous et j’invite les Burkinabè à sortir nombreux pour exprimer le devoir citoyen, voter pour la présidentielle et voter pour les législatives.
A travers ma candidature, je vous offre mon parcours et la somme de connaissances et des expériences acquises et ma qualité de RASSEMBLEUR pour conduire la destinée de notre chère Nation, le Burkina Faso.
J’invite les Burkinabè à voter pour Zéphirin DIABRE et pour l’UPC pour corriger l’erreur de 2015.
En votant massivement pour Zéphirin DIABRE et pour l’UPC, les Burkinabè mettront ainsi fin à la gouvernance chaotique actuelle et ouvriront ainsi les portes du Nouveau Départ pour un Burkina Faso sécurisé, de justice sociale et du progrès.
O.P.