Alors que le procès du putsch manqué de septembre 2015 suit son cours, le parquet a réclamé la prison à vie pour les deux généraux, Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, tous les deux accusés d’attentats à la sûreté de l’Etat. Le parquet demande également la destitution de leur grade de général. Il a procédé à ses réquisitions à l’audience du lundi 17 juin 2019 après examen des motivations des différentes infractions. 11 faits constitutifs ont été retenus.
La prison à perpétuité, c’est la peine requise par le parquet militaire à l’encontre du général Gilbert Diendéré et du général Djibril Bassolé. Entre autres faits qui semblent constituer à leur égard à l’analyse du parquet, c’est la trahison car ils auraient entretenu une intelligence avec une puissance étrangère notamment la Côte d’Ivoire et le Togo pour nuire à l’Etat burkinabè. Au-delà des faits d’attentats à la sûreté de l’Etat qui leur sont reprochés, il est également requis à l’ensemble des deux généraux comme peine supplémentaire, la destitution de leur grade de ‘’général’’ selon les dispositions de l’article 157 du code de la justice militaire. A l’encontre de la majorité du commando ayant mené l’opération ou ayant participé à la réunion préparatoire, il a été requis 25 ans de prison ferme. Il s’agit de Badiel Eloi, de Moussa Zerbo dit Rambo, de Koussoubé Roger dit le touareg, de Sanou Ali, de Zerbo Mohamed entre autres. Aux cas Fatimata Diawara, du confrère Damis Ouédraogo et du bâtonnier Traoré, le parquet requiert 10 ans de prison ferme. Des officiers du RSP, 5 ans de prison ferme plus un million d’amende ont été requis contre le capitaine Dao Abdoulaye. Même peine pour les militants du CDP tels que Nanema Fayçal et Bagagna Abdoul Karim dit Lota en dehors de Léonce Koné. Pour Salifou Sawadogo, Hermann Yaméogo et le colonel major kéré, une peine de 5 ans assortie de sursis a été requise à leur rencontre. La réquisition de la peine la plus faible, c’est celle retenue contre le commandant Porgo Aziz, le capitaine Zoumbri Ousseni et autres qui est de 15 mois avec sursis. Le parquet a demandé par ailleurs l’acquittement du colonel Bationo Omer et du lieutenant Gaston Ouédraogo car aucune charge n’a été retenue contre eux.
Les avocats de la défense se disent sereins
Tout cela reste bien évidemment des réquisitions. Le verdict du tribunal est attendu après les plaidoiries des avocats de la défense qui commencent le 27 juin 2019. Des peines qui ont été indiquées sans explications, selon un des avocats des parties civiles. Pour Me Guy Hervé KAM, le parquet ne justifie pas individuellement ces peines requises. Il dit s’en remettre à la décision du tribunal. « Ce sont des réquisitions qui nous ont un peu surpris dans la mesure où le parquet a requis tant de peine pour tel et tel accusé sans nous dire pourquoi », a-t-il déploré. Ce n’est pas le cas qui décide, c’est le tribunal qui décide en dernier ressort, telle est la réaction d’un des avocats du général Diendéré. Cette réquisition du parquet militaire n’est qu’un avis selon Me Olivier Yelkouni. « Je préfère faire connaitre ma réaction lorsque le tribunal m’aura donné le temps de plaider. La perpétuité proposée, c’est l’avis du parquet. Ce n’est pas lui qui décide, c’est le tribunal qui décide en toute indépendance, en toute impartialité. La perpétuité ne peut pas m’émouvoir. Je vais donc prendre tout mon temps pour expliquer au tribunal ce que j’ai à dire », a-t-il lâché.
Sié Alfred