La Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude (CNLF) en collaboration avec les services de sécurité ont mis la main sur un entrepôt illégal de produits chimiques soupçonnés d’être du cyanure. La présentation de la saisie a été faite aux Hommes de médias dans la matinée du 14 juillet 2021 dans le quartier Nioko 1, à la sortie Est de Ouaga.
C’est une importante quantité de produits chimiques assimilés par les autorités à du cyanure, conditionnés dans des sacs de 50 kg et des fûts qui a été présentée aux journalistes. Ces produits ont été «illégalement» entreposés en pleine habitation dans la commune rurale de Saaba. A peine arrivés sur les lieux, les services techniques ont vite fait d’établir un rayon de sécurité de près de 100 mètres pour, disent-ils, protéger toute l’assistance des effets nocifs du produit suspecté. Quant à la visite de l’entrepôt à proprement parler, elle était conditionnée par le port d’un matériel conséquent de protection. Une fois dans la cour, c’est une maisonnette composée de deux pièces qui servait d’entrepôt. Selon le coordinateur de la CNLF Valentin Songuida Rayalssé c’est «suite à une alerte de la police de Saaba qui a fait cas de mouvements douteux de marchandises et qui semblaient être du cyanure». «C’est un produit très dangereux dont l’importation et l’entreposage requièrent l’autorisation préalable des services compétents après des enquêtes minutieuses», a laissé entendre Roger Barro, représentant du ministère de l’environnement. A la question de savoir quelle suite sera donnée à cette affaire, ce dernier fait savoir qu’en vertu des textes en vigueur une telle pratique est répréhensible. «Pour des produits tels le cyanure, leur entreposage se fait directement sur les sites d’exploitation. Et toute violation de cette mesure est considérée comme un crime par le code de l’environnement avec toutes les conséquences que cela comporte», a poursuivi le représentant du ministère de l’environnement. Pour conclure, ce dernier a déclaré que dans ces genres de saisies deux issues sont envisageables selon les textes: soit leur revente aux enchères publiques ou tout simplement leur destruction car jugés obsolètes à la consommation. Au moment où nous quittions les lieux, l’entreprise Nowata-BF désignée pour l’enlèvement était toujours à pied d’œuvre. Les premiers responsables de la CNLF et du ministère de l’environnement ont appelé à une franche collaboration des populations avec les forces de l’ordre pour enrayer ce genre d’activités jugées nuisibles pour la santé humaine et animale. Au moment où nous bouclions ces lignes la CNLF a indiqué qu’il s’agissait bel et bien du cyanure contenu dans 603 sacs de 50 kilogrammes et dans 51 fûts de 50 kilogrammes soit une quantité totale estimée à plus de 32 tonnes.
Abdoul Karim TAPSOBA (Stagiaire)