Burundi : De graves abus dans un espace démocratique « fermé »

Derrière un « semblant de normalisation », de graves violations des droits de l’homme se poursuivent au Burundi, avec un « espace démocratique fermé », a alerté jeudi 16 septembre, la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi. L’enquête relève  toutefois que ces abus sont à une « échelle moindre » par rapport au contexte électoral.

Selon les enquêteurs onusiens, l’espace démocratique reste étroitement fermé et de graves violations des droits de l’homme ont continué d’être commises depuis l’entrée en fonction du nouveau président en juin 2020. « Même si le pays semble être sur la voie de la normalisation, il y a de bonnes raisons de rester très préoccupé par la situation désastreuse des droits de l’homme au Burundi », a déclaré Doudou Diène, Président de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi. « Depuis l’investiture du président Ndayishimiye, il y a 15 mois, non seulement de graves violations des droits de l’homme ont continué d’être commises, mais à certains égards, la situation s’est détériorée », a-t-il ajouté.

 L’impunité règne toujours

Une façon d’inviter la communauté internationale et « toutes les personnes soucieuses du Burundi à regarder sous la surface ». D’autant que les abus documentés ont visé principalement des membres de partis d’opposition, des personnes soupçonnées d’être impliquées dans des attaques armées ou de collaborer avec des groupes armés. Dans une moindre mesure, ces violations, selon l’ONU, ont ciblé des rapatriés et la population burundaise en général. Des agents du Service national de renseignement (SNR), placés sous la responsabilité directe du Président Ndayishimiye, ont été les principaux auteurs d’exécutions, de disparitions forcées, d’arrestations, détention arbitraires et de tortures en lien avec les attaques armées ; ils ont continué à agir en toute impunité. L’enquête note  que  de nombreuses violations graves des droits de la personne ont été commises en lien avec de multiples attaques armées qui ont eu lieu depuis août 2020. Des attaques de civils par des groupes armés ont également été signalées, certaines très ciblées et d’autres frappant de manière aveugle.  « Il y a de bonnes raisons de rester très préoccupé par une situation désastreuse », a fait valoir Doudou Diène.

Source: News.un

K.Fiakofi