Cameroun : Des militants de la société civile exigent de l’UE l’arrêt de la déforestation pour le caoutchouc

A moins de trois mois de la conférence climat COP 26 à Glasgow, le rôle néfaste des êtres humains dans les dérèglements climatiques a été mis en exergue dans le rapport des experts climat de l’ONU. C’est d’ailleurs la même origine humaine qui est à l’origine de la destruction des forêts tropicales au Cameroun dans le cadre de l’exploitation du caoutchouc.

Selon allAfrica, plus de 30 jeunes militants camerounais se sont rassemblés devant le siège de la délégation de l’Union européenne à Yaoundé, la capitale du Cameroun, pour exiger la fin du soutien de l’UE au caoutchouc issu de la destruction de la forêt tropicale. La mobilisation a eu lieu alors que la Commission européenne à Bruxelles rédige les articles d’une nouvelle loi sur les matières premières liées à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Nkolo Thade, un leader autochtone Baka qui a pris la parole lors du rassemblement a déclaré que « Les Camerounais se mobilisent aujourd’hui pour une politique européenne audacieuse : les produits en caoutchouc liés à la déforestation doivent être tenus à l’écart du marché européen. Les Européens ne peuvent pas voter d’une main pour un Green New Deal et utiliser l’autre pour acheter des matières premières ou financer des plantations qui effacent nos forêts et déplacent notre peuple ».
A travers ce constat, DW Made for Minds a indiqué que dans le sud du pays quelque 10.000 hectares de forêt tropicale « ont été rasés » ces dernières années. L’ONG met en cause la multinationale singapourienne Halcyon Agri et sa filiale camerounaise Sudcam, dont les activités sont à l’origine de la déforestation et menace la réserve du Dja, un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il faut souligner que l’exploitation du caoutchouc est aussi à l’origine du déplacement de certains autochtones, dont les Pygmées.
AllAfrica a expliqué qu’une nouvelle législation de l’UE est nécessaire de toute urgence pour réglementer la mise sur le marché de l’UE de produits à risque pour les forêts et les écosystèmes. Greenpeace Afrique appelle à inclure le caoutchouc naturel comme produit à risque clé dans la future loi de l’UE pour mettre fin à la déforestation et à la dégradation des forêts entraînées par la consommation de l’UE.

Fatimata COMPAORE