Dans son dernier rapport le Fonds m o n é t a i r e international (FMI) a indiqué que le Cameroun continue de présenter un niveau élevé de pauvreté et d’inégalité en dépit de la croissance annuelle de son produit intérieur brut (PIB) réel ayant atteint 5,3% entre 2013 et 2016.
Le Cameroun fait face depuis plusieurs mois à des violences sans précèdent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest entre les forces séparatistes et les agents de sécurité Camerounais. Ces violences sont devenues quasi quotidien depuis le début de l’année faisant de nombreuses victimes du côté civil comme militaire. Ces violences ont aussi des répercussions sur la vie socioéconomique des populations qui se retrouvent dans des situations de pauvreté. Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), malgré la croissance annuelle de son produit intérieur brut (PIB) le Cameroun enregistre un niveau élevé de pauvreté et d’inégalité. Malgré les efforts du gouvernement à conjuguer l’expansion économique avec réduction de la pauvreté et des inégalités, le taux de pauvreté n’a diminué que de 40,2 à 37%. Aussi, ressort-il de ce rapport que la disparité des taux de pauvreté entre les zones rurales et les zones urbaines et entre les différentes zones géographiques à augmenter. Ce sont les trois régions septentrionales et la région anglophone du Nord-Ouest qui concentre 74% des pauvres. Selon le FMI, la politique de finances publiques qui est considéré comme l’outil essentiel de réduction de la pauvreté et des inégalités au Cameroun n’a pas atteint son plein potentiel en termes de redistribution. De plus ses dépenses sociales sont faibles par rapport à celles des autres pays d’Afrique subsaharienne en pourcentage du PIB. Du reste, l’institution financière a indiqué que l’impact des transferts monétaires et indirects en termes de redistribution est relativement faible et ne bénéficient qu’aux ménages les plus aisés. Pourtant ces transferts ont un impact considérable sur la réduction de la pauvreté et des inégalités. En ce qui concerne l’impact des grands programmes de transferts indirects, le FMI estime que l’essentiel de ces subventions a surtout bénéficié aux ménages les plus aisés. Comparativement à l’année 2014, le rapport fait une remarque selon laquelle, les trois premières tranches de revenus ont reçu plus de 50% des subventions à l’électricité. Pourtant plus de 80% des subventions à l’énergie par des transferts plus importants en faveur des ménages les plus pauvres est à mesure de réduire la pauvreté et les inégalités. Les mêmes résultats pourraient s’obtenir si le même système était appliqué aux dépenses fiscales, notamment certaines exonérations de taxe sur la valeur ajoutée et de droits d’accise dont la suppression permettra d’accroître les recettes et de réduire les inégalités en les remplaçant par des transferts en faveur des ménages pauvres selon le FMI.
Par NJ SANOU