CENTRAFRIQUE : Une situation humanitaire inquiétante


Avec la crise que connait la Centrafrique, la situation humanitaire se dégrade de plus en plus. Dans une déclaration le 3 septembre 2018, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) en Centrafrique a indiqué que la situation était désastreuse à Alindao, ville charnière du sud-est de la Centrafrique surtout avec la présence de groupes armés.

La Centrafrique est frappée depuis 2013 par une crise socio politique opposant les groupes armés et des milices qui commettent d’innombrables violences et exactions. Cette année en effet, la chute du président François Bozizé, renversé par l’ex-rébellion de la Séléka se proclamant protectrice des musulmans, a entraîné une contre-offensive des milices antibalaka, prétendant défendre les non-musulmans. Plusieurs tentatives de sorti de crise ont été initié par l’Union africaine depuis 2017 sans aucun succès. La dernière en date est celle du 27 août 2018 entre les différents responsables des groupes armés pour la synthétisation de leur revendication en vue d’obtenir un document unique qui servira de base pour les négociations avec le gouvernement. Au même moment, ce tenait à Karthoum une rencontre initiée par la Russie entre des groupes armées et le gouvernement. Suite à ces rencontres le groupe rebelle antibalaka a dénoncé un double jeu du gouvernement centrafricain, qui pour lui sabote les efforts de l’UA. En plus de l’insécurité, cette crise a des répercussions inquiétantes sur la situation humanitaire du pays malgré la présence de l’aide humanitaires. La ville d’Alindao au sud-est du pays est selon l’organisation humanitaire la plus touchée. C’est ainsi que dans une déclaration le bureau des affaires humanitaires de l’ONU a indiqué que la situation dans cette région est désastreuse surtout avec la présence de groupes armés en ville. En effet à cause des combats, plus de 37 000 personnes sont réparties dans 5 sites de déplacés. « La présence d’hommes armés au sein de certains de ces sites de déplacés notamment celui de l’évêché compromet l’assistance humanitaire » a déclaré OCHA tout en soulignant que la ville n’est accessible que par la route vers Bambari. Les rations sont en baisse et ne couvrent que 15 jours par mois. Les enfants ne vont plus à l’école et les examens de fin d’année ne sont plus organisée depuis deux ans. De l’avis de l’organisation onusienne seuls 5 800 enfants seraient inscrits à l’école primaire grâce à l’appui des humanitaires, alors qu’ils étaient 35.000 en 2016. Situé sur la seule route qui mène à Bangassou et Obo, la ville de Alindao a longtemps été la principale base du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), l’un des principaux groupes armés de l’ex-coalition Séléka, dirigé par Ali Darassa. Elle a fait l’objet de plusieurs combats entre groupes armés ces derniers mois. La situation de paix en Centrafrique est devenue très critique. Les Groupes armés issus de la Séléka et milices continuent de s’affronter pour le contrôle des ressources (diamants, Or, et Uranium) dans un pays d’environ 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde.

 Par N Judith SANOU