Les hommes d’affaires burkinabè et français ont parlé affaires. Réunis autour d’un diner-débat dans la soirée du vendredi 8 février 2019 à Ouagadougou, les membres du Club des hommes d’affaires franco-burkinabè ont échangé avec les responsables du ministère de l’économie, des finances et du développement autour du thème, « Lois des finances 2019 et problématiques de la dette intérieure ». A travers ces échanges, le CHAFB espère du gouvernement burkinabè, la création des bases d’un climat propice pour leurs affaires.
Pour sa première rencontre de l’année 2019, le club des hommes d’affaires franco-burkinabè (CHAFB) a décidé de se pencher sur la loi des finances et la problématique de la dette intérieure. En invitant à leur diner-débat le gouvernement, ces hommes d’affaires ont bien voulu comprendre le budget de l’Etat exercice 2019. Un exercice auquel, le directeur général du budget a bien voulu se prêter. A écouter Vieux Abdoul Rachid SOULAMA, le budget de l’Etat exercice 2019 a été élaboré dans un contexte relativement difficile marqué au plan financier par la tendance baissière des ressources et le recours de plus en plus difficile à l’emprunt obligataire. L’autre élément caractérisant le contexte du budget, c’est le fait qu’au niveau national, le Burkina est à un niveau de taux de pression de 17% contre une norme communautaire de 20%. Pour le DG du budget, étant donné que les recettes extraordinaires qui viennent en appoint au budget diminuent, il y’a la nécessité d’optimiser la mobilisation des ressources intérieures. « Cette optimisation va passer nécessairement par une meilleure organisation des régies de recette, la modernisation de l’administration fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale, la fraude et le faux et surtout la création de nouveaux impôts et le réajustement de certains impôts et taxes dans le sens d’améliorer le niveau des recettes », a-t-il indiqué.
Malgré le déficit d’environ 259 milliards de francs CFA qu’enregistre le budget de l’Etat, exercice 2019, les nouvelles sont quand même bonnes pour les hommes d’affaires. « Il n’y aura pas de nouveaux impôts pour les entreprises », a assuré le directeur général de la dette publique. Toute chose qui est du goût du privé « La stabilité de la fiscalité en 2019 est un bon signe pour nous. Le Directeur de la dette publique nous a rassuré aussi sur les efforts que compte mettre en œuvre le gouvernement pour régler la dette intérieure auprès des fournisseurs de l’Etat de 2018 et des années antérieures », s’est réjoui Arnaud BOUHIER, le président du CHAFB.
L’autre sujet sur lequel ont tourné les échanges, c’est la dette intérieure. A ce niveau, il est à noter que la dette intérieure du Burkina Faso s’élève à plus de 1400 milliards de francs CFA. Pour combler ce déficit et ne pas asphyxier l’économie, selon le directeur de la dette publique, l’Etat fait des recensements et des plans d’apurement. « Il y’a des difficultés pour apurer cette dette, parce que les dettes ne sont pas régulières, d’où l’utilisation des procédures, autorisations et documents exceptionnelles pour leur paiement », indique Boukaré ZOANGA, le directeur de la dette publique.
Pour l’heure, le gouvernement dit travailler à éponger cette dette intérieure une bonne fois, toute chose qui rassure les hommes d’affaires franco burkinabè. Ils promettent créer tout de même d’autres cadres d’échanges avec l’exécutif pour davantage parler affaire.
Dougoutigui