Confédération de l’AES: « le sommet a été une occasion de prouver à l’ensemble du peuple de  l’AES, la vision de leurs Chefs d’État », Lassané Sawadogo

La Confédération de l’Alliance des États du Sahel est née le samedi 6 juillet 2024 à Niamey, la capitale du Niger. Dans une interview accordée au Quotidien Numérique d’Afrique, le lundi 8 juillet 2024, Lassané Sawadogo, coordonnateur national du mouvement Front de Défense pour la Patrie (FDP) et membre de la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC), a salué cette initiative, qui selon lui, marque une étape importante dans l’affranchissement des États sahéliens vis-à-vis des pays occidentaux qualifiés « d’impérialistes ».

Le 6 juillet 2024, les Chefs d’État du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE, du Mali, le Colonel Assimi GOITA et du Niger, le Général Abdourahamane TIANI ont approuvé le traité de création de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel (AES) » lors du 1er sommet de cette nouvelle alliance qui s’est tenu à Niamey. Selon Lassané Sawadogo, le sommet a été l’occasion de réaffirmer la souveraineté des Etats du Sahel face aux pays occidentaux qu’il qualifie de « impérialistes » et de démontrer le soutien des populations à la vision des Chefs d’État à travers la forte mobilisation des Nigériens pour accueillir les Présidents du Burkina Faso et du Mali. « … Le sommet a été  une occasion pour montrer effectivement que nous sommes sur la voie de la recherche de la souveraineté totale de nos États face à ces impérialistes. C’était une occasion aussi de prouver à l’ensemble du peuple de  l’AES, la vision de leurs Chefs d’État », a-t-il indiqué. Il estime que la naissance de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel est louable car les Chefs d’État ont déjà souligné la bonne coordination des armées dans les opérations antiterroristes sur le plan sécuritaire. La Confédération s’est également penchée sur la question de la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace AES, le projet de créer une banque d’investissement avec un fonds de stabilisation, et a porté une attention particulière à la santé des citoyens de cette nouvelle alliance.

Des sanctions envisagées par la CEDEAO après le retrait des trois pays de l’institution

Selon Lassané Sawadogo, le coordonnateur national du mouvement Front de Défense pour la Patrie, les sanctions projetées par la CEDEAO à l’issue du 65e sommet organisé le dimanche 7 juillet à Abuja, capitale du Nigeria, à l’encontre des populations de l’AES par le biais de l’imposition de visas, illustrent que les trois Chefs d’État de la Confédération avaient raison de soutenir que la CEDEAO ne représente pas véritablement les peuples. « J’exprime ma désolation totale vis-à-vis des dirigeants des pays membres de la CEDEAO pour ces mesures qu’ils envisagent de mettre en place contre les ressortissants de l’AES. Parce qu’aujourd’hui je me suis rendu compte qu’effectivement nos présidents (Traoré, Tiani et Goïta ndlr, …) avaient raison car l’imposition des visas va affecter plus les populations que les dirigeants », a-t-il déploré. Selon lui, les dirigeants de la CEDEAO ont à nouveau démontré qu’ils sont influencés par des puissances extérieures en cherchant à imposer des sanctions qui ne conduiront qu’à la division des populations. « Les impérialistes qui édictent les règles de gouvernance à nos Chefs d’État avaient et ont toujours eu pour ambition de nous maintenir dans l’esclavage mental source d’une perpétuation de la domination coloniale », a rappelé Lassané Sawadogo. Pour terminer, Il a appelé les populations des pays membres de la CEDEAO à rejeter les mesures potentiellement préjudiciables aux valeurs africaines de vivre ensemble et de cohabitation pacifique entre les peuples. « Si nous adhérons à la vision de certains chefs d’État, nous allons pourrir dans la merde. Je le dis parce que les populations sont les mêmes. Nous avons presque les mêmes mœurs, cultures et valeurs. Nous avons les mêmes problèmes et nous partageons presque les mêmes réalités. Nous sommes Noirs et nous resterons Noirs. Il ne faudrait pas qu’un blanc nous impose des règles de conduite au détriment de nos cultures, nos réalités, nos valeurs. Ce n’est pas normal. », a martelé Lassané Sawadogo, coordonnateur national du mouvement Front de Défense pour la Patrie ( FDP) et membre de la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC).

Interview réalisée par Lucien DAKISSAGA