Congo /Présidentielle : L’opposition met en doute les résultats du scrutin

Mathias Dzon, l’ancien ministre des finances et candidat à la présidentielle conteste les résultats officiels de la présidentielle du 21 mars dernier arguant des irrégularités

L’opposition congolaise s’insurge contre les résultats du scrutin présidentiel qui ont annoncé la victoire du président Sassou-Nguesso dès le premier tour. Elle a dénoncé certaines anomalies dont la rapidité de la proclamation des résultats et entend saisir la Cour constitutionnelle pour faire annuler le scrutin.

L’opposition congolaise conteste les résultats de la présidentielle du dimanche 21 mars qui accorde un nouveau mandat au président Sassou-Nguesso. Mathias Dzon, l’ancien ministre des finances et candidat audit scrutin s’est insurgé contre les résultats officiels qui donnent la victoire au président sortant avec 88,57 % des voix. Pour lui, la rapidité avec laquelle les résultats ont été annoncés cache bien des irrégularités, d’autant plus que les représentants des candidats n’ont pas participé à la compilation. “C’est pas en un jour qu’on peut compiler tous les résultats venus du Congo. Et ce n’est pas comme ça qu’on va les donner, avec la position… Regardez, il y a quelque chose qui vous étonne: Dans la plupart des résultats, on suit l’ordre de présentation des candidats sur le bulletin de vote. Donc c’est quelque chose de préconçu qu’ils sont en train de faire…” a déclaré Mathias Dzon, selon des propos rapportés par Africanews. Jean-Jacques Yhombi-Opango, allié de feu Guy-Brice Parfait Kolelas, qui est arrivé deuxième avec 7;84% des voix est d’avis avec Mathias Dzon concernant la rapidité de la publication des résultats. « J’aimerais bien voir avec quel matériel ils ont pu faire. Je veux bien qu’on évolue. On nous dit ici qu’il n’y a pas de biométrie, qu’il n’y a pas toute cette technologie. Le faire aussi vite ? Je suis assez surpris. Ce n’est pas normal. Toutes les compilations ne sont pas encore arrivées à Brazzaville. C’est vraiment très sale. », a-t-il réagi, à en croire Rfi.

Denis Sassou-Nguesso a été réélu pour cinq ans président du Congo-Brazzaville, après 36 de pouvoir

Le parti au pouvoir rejette les accusations

Anatole Collinet Makosso, porte-parole de la campagne de Denis Sassou-Nguesso a rejeté toutes les accusations portées par l’opposition. A lui d’expliquer que l’’État a ses canaux de transmission de l’information, pour répondre à la question de la rapidité des compilations et de la proclamation des résultats dénoncés par l’opposition. Pour lui, l’opposition n’avait qu’à être mieux organisée pour recevoir aussi rapidement les informations. « L’État a ses canaux de transmission de l’information. Cela ne doit quand même pas être comparé à l’individu qui ne sait même pas par quel moyen il peut faire parvenir les résultats ici. S’ils étaient mieux organisés, ils pouvaient les avoir. L’État ne doit quand même pas subordonner son fonctionnement à la dextérité, à la diligence ou à la non-diligence des particuliers. Ce n’est pas possible. », a déclaré Anatole Collinet Makosso.
L’opposition a trois jours, à compter de la lecture des résultats provisoires, pour déposer un recours.
Avec 88,57% des voix, selon les résultats provisoires officiels annoncés mardi 24 mars, Denis Sassou-Nguesso a été réélu pour cinq ans président du Congo-Brazzaville. Âgé de 77 ans, il est au pouvoir depuis 36 ans.

Line Rose