La relations entre la Chine et le Congo -Brazzaville est née d’une vielle amitié depuis les années 1964. Malgré les changements de la scène internationale, les deux pays ont su respecter le principe de base de leur coopération ce qui a permis de le renforcer dans plusieurs domaines, notamment, politique, économique, éducatif, commercial, culturel et sanitaire.
Les relations entre la Chine et la Congo Brazzaville date de plusieurs années. Avant les années 2000, la présence chinoise au Congo était discrète. C’est à partir de 2006 que cette présence s’est intensifiée avec un accord de partenariat stratégique bilatéral qui prévoyait la réalisation de nombreux ouvrages dans plusieurs domaines entre autres, transports, fibre optique, complexes hydroélectriques, traitement de l’eau, logement, bâtiments publics, stades, etc… A cela s’ajoute les prêts bonifiés et les dons. Cet accord a été modifié en mars 2013 lors de la visite du président chinois Xi Jinping à Brazzaville. En juillet 2016, deux partenaires ont validé la réalisation d’une douzaine de nouveaux projets, dont la construction d’un centre de maintenance aéronautique, d’un port minéralier et d’une zone économique spéciale (ZES) de Pointe-Noire. Pékin devrait aussi apporter son aide dans la réhabilitation du chemin de fer Congo Océan (CFCO) et la construction de la cité de Ngamakosso, dans le nord-ouest de Brazzaville. Les entreprises chinoises ont remporté beaucoup d’appel d’offre dans le cadre du programme d’investissements publics et privées. Au- delà du BTP elles ont investi plusieurs secteurs notamment : mines, matériaux de construction, exploitation forestière, recherche pétrolière, industrie, immobilier, banque, agriculture, restauration, transport, santé, commerce… A cet effet, de nombreux opérateurs économiques chinoises ce sont installés au Congo et ont employés des ressortissants de l’empire chinois. Très actif dans le commerce en détail, ces chinois ont ouvert trois supermarchés Asia dans la capitale (l’un en centre-ville, le deuxième dans l’arrondissement de Ouenzé et le troisième dans celui de Bacongo). Et les produits sont 100 % made in China. A travers ces réalisations, les échanges bilatéraux ont augmenté et sont passés de 290 millions de dollars en 2002 à 6,5 milliards en 2015. Un recul de 3 milliards a été enregistré en 2016 au regard de la crise financière et économique due à la chute des cours des hydrocarbures. Toutefois cette forte présence chinoise au Congo ne fait pas l’unanimité dans l’opinion publique. En dehors du ministère de l’Aménagement du territoire et des Grands Travaux, dont les banques et les entreprises chinoises sont des partenaires privilégiés, leur omniprésence suscite beaucoup de réserves. Certes l’appui financier permettant la réalisation de la quasi-totalité des infrastructures de base est applaudit, mais certains Congolais reprochent aux opérateurs privés le non-respect des cahiers de charges dans le cadre des concessions, de porter atteinte à l’environnement avec l’utilisation de pesticides, ou encore d’exporter trop de grumes au lieu de transformer le bois sur place. Du reste, les fonctionnaires estiment que les entreprises chinoises emploient peu de Congolais et importent l’essentiel des matières premières. De leur côté les entrepreneurs congolais s’inquiètent du nombre croissant des PME chinoises en ce sens que cela rend la concurrence difficile. En rappel le président Congolais Denis Sassou Nguessou a pris part au sommet sino-Afrique qui s’est tenu du 3 au 4 septembre 2018.
Par N Judith SANOU