La quinzaine de la lutte contre la corruption qui se tenait depuis le 9 décembre 2018 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a connu son épilogue le samedi 22 décembre. Organisée par la CIVIS-CI avec la participation de la société civile, les quinze jours de travail ont été clôturés par une causerie-débat sur la corruption.
Quinze jours de travail pour échanger sur la lutte contre la corruption, un fléau qui a pris de l’ampleur dans les sociétés africaines. En effet, du 9 au 22 décembre 2018, la CIVIS-CI tenait sa quinzaine de la lutte contre la corruption à Abidjan. La CIVIS-CI est une association qui œuvre dans l’éducation à la citoyenneté, à l’éco-citoyenneté, à la promotion et à la défense des droits de l’homme. Les quinze jours de rencontre avec des acteurs de la société civile, ont été le lieu d’échanges sur les stratégies de lutte contre la corruption. Christophe Kouamé, président de CIVIS-CI, a fait le bilan de la quinzaine de la lutte contre la corruption. Il a indiqué que la population a bénéficié de sensibilisations sur la corruption. Aussi, il a expliqué que la définition de la corruption, ses conséquences ainsi que des stratégies pour l’éradiquer ont été recueillis auprès d’experts en lutte anticorruption. Pour le président de la CIVIS-CI, toute la population ivoirienne, notamment les partis politiques et les médias doivent s’engager dans la lutte contre ce phénomène. A l’en croire, la Côte d’Ivoire a progressé en matière de lutte anticorruption. Toutefois, il a affirmé que des efforts restent toujours à faire. Pour ce faire, Christophe Kouamé a proposé l’adoption de certaines stratégies. Entre autres propositions, la nomination d’un procureur ou d’un haut magistrat spécial de lutte contre la corruption sans passé ni penchant politique et l’adoption d’un décret d’application sur la loi qui protège les dénonciateurs, les victimes ou leurs familles contre les auteurs de la corruption. En outre, pour Jacques Achaou, représentant de la haute autorité de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption doit être une lutte quotidienne et commencer dans les familles, dans les maisons. Il a déclaré que les ivoiriens doivent être sensibilisés au devoir de la citoyenneté et à la protection du bien commun. Aussi, selon Jacques Achaou, depuis la création de la haute autorité de la bonne gouvernance, le pays a engrangé des acquis en matière de lutte contre la corruption. Une affirmation faisant allusion à la déclaration de biens des autorités ivoiriennes qui a atteint 70%. Il a également expliqué que la dématérialisation du service publique est une solution nécessaire à l’éradication de la corruption. Par ailleurs, le président rwandais, Paul Kagamé était présent en Côte d’Ivoire les 19 et 20 décembre 2018 pour une visite officielle. L’invité du jour en a profité pour donner une leçon sur la corruption à ses hôtes. Pour le président rwandais, la déclaration de biens est l’une des solutions capitales dans la lutte contre la corruption. Aussi, il a expliqué la nécessité de la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance pour combattre ce fléau. Le président Kagamé a également déclaré que la lutte contre la corruption ne doit pas se faire de manière sélective. Pour lui, que ce soit les autorités, le citoyen lambda et même le chef de l’Etat, tout le monde doit être traité sur le même pied d’égalité. La loi anticorruption doit s’appliquer à tous. Le Rwanda est l’un des pays modèles en matière de lutte contre la corruption. Les leçons données par le président Paul Kagamé pourraient être bénéfiques à la Côte d’Ivoire si elles étaient appliquées.
Line BAMBARA