Criminalité pharmaceutique : Plus de 28 tonnes de médicaments prohibés saisis

Plus de 28 tonnes de médicaments prohibés ont été saisis en seulement quelques jours grâce à une opération conjointe menée par la police nationale, la douane et le ministère de la santé. Ces médicaments qui étaient destinés à être vendus dans la rue, étaient stockés dans les marchés Sankariaré et Bendogo de la capitale. Les produits pharmaceutiques illicites ont été présentés à la presse le samedi 9 février 2019 à Ouagadougou.

Ces médicaments prohibés communément appelés médicaments de la rue ou pharmacie par terre constituent un véritable problème de sécurité et de santé publique et empoisonnent particulièrement la santé et l’avenir de la jeunesse. Face au phénomène qui persiste, l’on insiste aussi sur la lutte. Ainsi en ordre de bataille, la police nationale, la police municipale, la douane, le parquet de Ouagadougou ainsi que le département de la santé ont conduit une opération mixte dénommée HEERA qui s’est déroulée en 5 jours et a permis la saisie d’une énorme quantité de ce poison. Ce sont au total 142 mètre cube de médicament, l’équivalent de 28, 40 tonnes de produits pharmaceutiques illicites qui sont entreposés au groupement central de la Compagnie républicaine de sécurité, « le phénomène se développe par la vente sur le marché et les voies publiques. Le trafic est structuré autour d’une économie qui est entretenue par des commerçants et des détaillants qui colportent ces produits », indique Dominique Wangrawa, inspecteur divisionnaire des douanes.

Ces comprimés de tailles variées, des sirops aussi sous toutes les formes viennent souvent de très loin. « L’origine d’abord, ce sont des produits qui viennent de l’Asie, précisément de l’Inde et la Chine également. Ces produits sont d’abord déversés dans nos pays limitrophes avant d’être acheminés sur le Burkina Faso. On peut citer le Nigeria, le Ghana et surtout le Togo » , explique le principal conférencier.

A partir de ces pays, ces médicaments illicites sont acheminés sur le territoire burkinabè par plusieurs filières notamment avec la complicité des trafiquants de moto. Une fois sur le sol burkinabè, les produits sont conservés dans des magasins de stockage, puis ces anti douleur, anti paludique, vitamines et aphrodisiaques sont écoulés sur le marché. Selon l’agence nationale des régulations pharmaceutiques qui a participé aux investigations, ces médicaments sont de véritables poisons. « Les effets à court, moyen et long terme sont des maladies dont on ne peut parfois expliquer l’origine. C’est des maladies métaboliques, le diabète, etc. en tout cas, un ensemble de désordre au niveau des résistances aux antimicrobiens aussi », Dr Sandrine Kouassi, pharmacienne ANRP.

L’opération s’est déroulée du 29 janvier au 2 février 2019, mais les investigations ont duré un an. Les contrevenants s’exposent à des peines allant de l’amende à la prison ferme.

Dougoutigui

Lire la suite dans le journal du jeudi 14 février 2019