
En décembre 2017 un accord militaire a été signé entre la Russie et la Centrafrique. Suite à cet accord une société militaires privée russe Wagner s’est installé en Centrafrique pour apporter son aide à l’armée centrafricaine pour reprendre le contrôle des territoires encore occupées par des groupes armés. Cependant à au fil des jours le rôle exact de cette force russe sur la territoire Centrafricain prête à confusion.
La Centrafrique est plongée depuis 2013 dans une crise marquée par le renversement du président François Bozizé par l’ex-rébellion de la Séléka. Depuis lors les affrontements se poursuivent entre l’armée Centrafricaine et les groupes armés issus de l’ex-rébellion Séléka de confession musulmane et des milices anti-balaka, d’obédience chrétienne. Pour aider l’armée Centrafricaine à faire face à ces groupes armés, devenu président grâce à l’intervention de la France et de l’Union européenne en 2016, le président Centrafricains Faustin Archange demande à la Russie de levé l’embargo sur la livraison des armes en Centrafrique. En octobre 2017, plus qu’un levé de véto, c’est un accord militaire qui est signé entre les deux pays et approuvé en décembre 2017 par le Conseil de sécurité qui lève exceptionnellement l’embargo. Selon l’AFP, entre janvier et février 2018, la Russie équipe 1 300 soldats centrafricains, avec notamment 900 pistolets Makarov, 5 200 fusils d’assaut AKM, 140 armes de précision, 840 Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPG et 20 armes anti-aériennes. Les soldats pouvaient appuyer les casques bleus de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la Centrafrique (Minusca) qui sont déployés dans le pays depuis 2014. La formation de l’armée sur le maniement de ces armes a été proposé par la Russie. Ainsi à la demande du chef de l’Etat une société militaire privée russe Wagner s’est installée en Centrafrique. A en croire le porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, ces spécialistes militaires russe ne participent pas aux combats, mais sont juste chargé de la formation. Selon la presse locale, près de 175 instructeurs dont cinq militaires, principalement employés par des entités privées russes ont été dépêchés pour former deux bataillons des Forces armées de la Centrafrique (Farca). Certains interviennent aussi au niveau de la garde présidentielle de Faustin Archange Touadéra, dont la protection était assurée jusque-là par des casques bleus rwandais. Le 30 juillet 2018, trois journalistes qui enquêtaient sur la présence de la Russie sur le sol Centrafricain ont été assassinés dans la ville de Sibut à 300 km au nord de la capitale centrafricaine. Suite à cet incident, les présidents centrafricain et russe se sont prononcés sur les raisons de cette entreprise et selon les sources locales il existe une contradiction entre les deux présidents. En effet pendant que Vladmir Poutine explique la présence des soldats russes en République Centrafricaine par un ordre technique défini par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, le président Faustin-Archange Touadera quant à lui parle d’une coopération militaire avec la Russie. Toutefois en sollicitant l’aide de la Russie, le président s’attend en un engagement des soldats dès la Fédération de Russie auprès des forces Armés Centrafricaine dans le but de faire entendre raison aux rebelles et de les emmener à la table des négociations. Ces contradictions troubles davantage les véritables fondements des relations russo-centrafricaines et inquiet l’opinion public. Pour certains observateurs, en plus de la formation de la FRACA, la Russie négocie aussi des accords économiques tout en guettant les richesses sous-exploitées du pays telles que les diamants, l’or, l’uranium et le bois. En effet de leur avis, la signature de l’accord militaire a été accompagné de concessions minières notamment à Lobaye invest, une société minière russe spécialisée dans l’extraction de pierres précieuses. Pour Roland Marchal, spécialiste de la Centrafrique et chargé de recherche au CNRS, cette situation laisse paraître que la crise centrafricaine est loin d’être à sa fin. En rappel depuis plusieurs tentatives de sortie de crise ont été initié par l’Union Africaine mais sans succès. La dernière en date est la rencontre entre les groupes armées et l’Union Africaine à Boar le 28 août pour synthétiser leurs revendications. En parallèle de cette rencontre la Russie a aussi rencontré le gouvernement et les groupes armés à Khartoum au Soudan. Suite à cette rencontre, les groupes armées ont signé une déclaration d’entente et mis en place une plateforme commune dénommée Rassemblement centrafricain.
Par NJ SANOU