Les élèves ne veulent pas d’une année blanche. Ils ont battu le pavé le jeudi 24 janvier 2019 devant leur ministère de tutelle pour exiger non seulement la reprise des évaluations, mais aussi pour l’application du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE). Ils ont été reçus par le secrétaire général du ministère en charge de l’éducation nationale.
Le Pr Stanislas Ouaro a été reconduit à la tête du ministère en charge de l’éducation nationale. Et ses premières heures à la suite de cette nomination ne seront pas du tout repos, car enseignants et élèves se plaignent toujours de leur situation de travail et d’étude. Le 24 janvier 2019, des élèves, regroupés au sein de l’association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO) ont pris d’assaut le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Ils réclament principalement la reprise des évaluations. Avec cette manifestation, l’AESO veut devancer l’iguane dans l’eau. « Ce matin, nous sommes sortis pour dire de vives voix que nous sommes non seulement pour l’application du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) mais aussi pour les évaluations dans les différentes écoles. Nous avons dit au secrétaire général que nous ne sommes pas prêts à recevoir ni accepter un ministre qui viendra nous dire qu’il vient d’arriver et qu’il ne connait pas la crise du système éducatif burkinabè, et que de lui accorder un peu de temps », a signifié le coordonnateur général de l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO), Dramane Sankara.
Ces élèves venus des différents établissements de Ouagadougou ont crié leur ras-le-bol. « Depuis le 3 décembre 2018, nous n’avons plus eu d’évaluations et nos cours s’accumulent de jour en jour. Nous ne pouvons pas comprendre que pendant que le privé fasse cours, nous, on a pas d’évaluations », fustige l’un des manifestants.
Les attentes pour ces élèves envers leur ministre de tutelle sont claires. « Nous voulons d’un ministre qui viendra effectivement pour dire qu’à partir d’aujourd’hui, la question des évaluations sera résolue, que la question de l’application du protocole d’accord sera réglée. Et en ce moment, tout va baigner dans les différents établissements de la ville de Ouagadougou et même partout dans le pays. Nous interpellons donc les autorités à faire en sorte que ce problème soit réglé et dans les meilleurs délais », a lancé le coordonnateur de l’AESO.
Dramane Sankara a du reste apprécié le dévouement des élèves issus des 17 sections de l’association autour de leur cause commune.
La crise dans le monde éducatif est une vieille plaie que le gouvernement burkinabè doit définitivement soignée.
Alfred Sié KAM