Ethiopie: MSF dénonce la «destruction délibérée» des hôpitaux au Tigré

Les structures de soins de la région éthiopienne du Tigré ont été «détruites de façon délibérée et généralisée», et certaines sont occupées par des soldats, a déclaré lundi Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué. L’ONG  précise avoir visité 106 établissements «entre mi-décembre et début mars», dont 70% ont été «pillés». Seuls 13% d’entre eux «fonctionnaient normalement». «Un établissement de santé sur cinq visités par les équipes MSF était occupé par des soldats. Dans certains cas, cette occupation a été temporaire, dans d’autres, elle se poursuivait au moment de la visite», poursuit le texte. À Abiy Addi (centre), l’hôpital était jusqu’à début mars occupé par les forces éthiopiennes, pour soigner leurs soldats, dit MSF, mais à Mugulat (est), ce sont «des soldats érythréens» qui «utilisent» le centre de santé local en tant que structure militaire. La présence de soldats venus d’Érythrée au Tigré, pourtant largement rapportée sur le terrain, est démentie par Addis Abeba et Asmara.Les «pillages» se poursuivent, dénonce par ailleurs MSF. «À l’hôpital d’Adwa, au cœur de la région, des équipements médicaux, notamment des échographes et des moniteurs, ont été délibérément cassés», ajoute l’ONG.