Femme et vie profesionnelle : polémique sur le congé de maternité

Les femmes sont de plus en plus actives sur le plan professionnel. Cependant, elles sont confrontées à la réalité de la maternité. Au Burkina Faso, certaines femmes souhaitent une prolongation de ce congé qui est généralement rémunéré. Pourtant le maintien de la rémunération de la femme, durant cette période d’inactivité, n’est pas partout garanti.

Le fort taux d’activité des femmes ne doit pas éclipser la réalité des difficultés auxquelles elles sont confrontées dans le champ professionnel, en raison de la maternité. Plusieurs problématiques attestent de l’incidence dans les faits de la maternité et du congé maternité en particulier. Ces incidences se manifestent aussi bien en amont, au stade de l’embauche (notamment par le jeu de la discrimination réflexe, tenant au stéréotype de la femme mère), qu’en aval, lors de la reprise du travail à l’issue du congé maternité (déclassement), ou dans le déroulement de carrière (promotion…). Selon OpenEdition Journals, un sondage réalisé en 2009, a rapporté que 55 % des femmes ont le sentiment que leur congé maternité a eu un impact négatif sur leur progression de carrière.  Pourtant, les femmes en demandent plus!

Prolongation du congé de maternité

Au Burkina Faso, par exemple, un collectif de femmes demande la prolongation de la durée légale du congé de maternité. Ce collectif profite de la révision en cours du Code du travail pour demander cette réforme. L’association propose six mois de congé de maternité pour les femmes et un mois pour les hommes en lieu et place du dispositif actuel.Pour elle, il est question d’une meilleure conciliation entre la vie familiale et professionnelle. « Que la grossesse se déroule très bien ou pas, la loi actuelle sur le congé maternité au Burkina Faso oblige la femme à partir obligatoirement en congé maternité quatre semaines avant la date prévue de l’accouchement. Étant donné que, d’après la loi, le congé maternité après l’accouchement ne peut excéder dix semaines, on prive la femme de précieuses semaines avec le bébé », a déclaré l’association, selon rfi. Le collectif souhaite que cet arrêt de travail préventif ne soit exigé que lorsqu’il est motivé par un certificat médical. Il propose aussi que la femme enceinte puisse choisir, soit un congé de 14 semaines, soit un congé de 28 semaines. Une pétition a été lancée et doit collecter 15000 signatures afin que le projet de la prolongation de la durée légale du congé de maternité soit soumis à l’Assemblée nationale.

Problématique de la rémunération

Dans une certaine mesure, le congé de maternité s’affirme dans les faits comme un vecteur à part entière de risques, pour l’emploi et la rémunération des femmes. Comme dit, plus haut, ça impacte souvent la carrière de la femme mais aussi sa rémunération. Dans plusieurs services non étatiques, la femme n’a pas toujours droit à une remunération durant son congé de marternité.  Sur la durée du congé de maternité, la Gambie, par exemple, applique déjà le congé de maternité de six mois. Un congé de maternité susceptible de prolongation en cas de pathologie post-natal ou d’accouchement prématuré. 

Source: OpenEdition journals; rfi Afrique

Line Rose