Gabon : Les partis de l’opposition proposent une transition de 02 ans suite à la maladie de Ali Bongo ONDIMBA

Malade, cela fait maintenant un peu plus de deux (02) mois que Ali Bongo ONDIMBA n’est plus rentré au Gabon depuis son départ pour Riyad. C’est ainsi que, soucieux de la vacance du pouvoir et de la situation sociopolitique du Gabon, des partis de l’opposition ont organisé un rassemblement le 31 décembre 2018. Au cours de cette rencontre, l’opposition a proposé la mise en place d’une transition de 02 ans comme solution à la situation délétère dans laquelle le pays est actuellement.
Président du Gabon depuis 2009, Ali Bongo ONDIMBA a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre 2018, une première pour cet homme qui dirige d’un bras de fer son pays. Ce n’est que le dimanche 11 novembre 2018, selon une presse internationale, que la présidence gabonaise a reconnu implicitement, la gravité de l’état de santé du président âgé de 59 ans, hospitalisé à Riyad en Arabie Saoudite. Absent du pays depuis plus de deux mois maintenant et ayant aucune certitude quant à son état de santé, 44 partis de l’opposition se sont réunis à Libreville le 31 décembre 2018 afin d’examiner la situation sociopolitique à laquelle fait face le pays, a annoncé une presse internationale. Pour ces partis d’opposition parmi lesquels l’Arena de Richard MOULOMBA, le Rapid de Théophile Makita NIEMBO, l’UPG de Mathieu Mboumba NZIENGUI, l’UPNR de LouisGaston MAYILA, et le Fer de Bonaventure Nzigou MANFOUMBI, Ali Bongo ONDIMBA a excédé le temps prévu pour la vacance de poste du pouvoir au Gabon qui est de deux mois. « Les 44 partis politiques ont souligné avec force et détail que cette absence temporaire n’est pas limitée dans le temps et donc juridiquement non encadrée. La vacance définitive quant à elle au terme de l’article 13 de la Constitution de notre pays dure entre 30 jours et 60 jours », a déclaré à la presse, Richard MOULOMBA, lecteur de la déclaration au nom des 44 partis. Ali Bongo totalise déjà 69 jours loin de son fauteuil et pour les 44 partis, c’est trop. « L’intérim temporaire doit-il excéder la période prévue pour la vacance définitive ?», s’est interrogé MOULOMBA. Cette absence a, pour lui et ses frères d’armes, entraîné « la révision de la Constitution aux forceps par la Cour constitutionnelle » qui elle, « a davantage accentué l’insécurité juridique de l’Etat et la crise de nos institutions ». Pour sortir de cette crise, les 44 partis ont recommandé de mettre en place une transition politique de deux ans. Pour eux, cette transition devrait avoir un président de transition et un gouvernement de transition qui assureront la régulation du système politique du pays. Du côté du pouvoir, le son de cloche est tout autre. Pour les partis de la majorité, la continuité de l’Etat est assurée. Pour ces derniers, « il faut laisser au chef de l’Etat le temps qu’il faudra pour se remettre de sa maladie ». Mais les 44 partis ne partagent pas cette idée. À juste titre, ils disent se réserver « le droit de mener des actions multiformes pour revendiquer les conditions de redressement du pays » et s’opposer « à toute prise de pouvoir par la force qui pourrait entraîner le pays dans l’aventure ». Que le président Ali Bongo ONDIMBA regagne son pays dans les jours à venir ou pas, nous espérons que les partis de la majorité et ceux de l’opposition trouveront de concert, une solution en vue de la bonne marche politique du pays.
Sé Alida MILLOGO