Le gouvernement Christophe Dabiré est connu depuis l’après-midi du jeudi 24 janvier 2019. Aussitôt dévoilé, les avis vont bon train sur la scène politique nationale. Si pour le parti au pouvoir, il s’agit là d’un gouvernement équilibré et ouvert, l’opposition politique, quant à elle ne l’entend pas de cette oreille. Pour elle, il n’y a pas eu de changement significatif. Elle émet donc des réserves quant à la capacité du nouveau gouvernement à faire face aux défis de l’heure.
Le gouvernement Christophe Dabiré 1 est enfin là. Fort de 32 membres, à peine dévoilé, les opinions se divergent sur le choix de certains ministres. Au Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti au pouvoir, on estime que le gouvernement Dabiré 1 est un gouvernement équilibré, un gouvernement constitué en majorité des militants de ce parti, mais qui reste ouvert aux différentes sensibilités dont la société civile. « C’est un changement que l’on constate et je crois que c’est des sillons forts par rapport à des dynamiques nouvelles qu’il faut insuffler au niveau de ces départements ministériels. On constate également qu’il y’a eu un effort considérable qui a été fait pour que toutes les régions du Burkina soient prises en compte à travers ce gouvernement. Il y’a également l’animation genre. Le Président du Faso avait annoncé que 1/3 du gouvernement sera constitué de femmes. Certes, l’objectif n’est pas atteint mais la volonté affichée demeure. En sommes, nous pensons que c’est un gouvernement qui est cohérent, assez homogène, qui pourrait accompagner efficacement le Président du Faso dans la mise en œuvre du programme pour lequel il a été élu » se réjouit Lassané Sawadogo, membre du bureau exécutif national du MPP.
Du côté de l’opposition, l’accueil est plutôt mitigé. Eddie Komboïgo qui a parlé au nom de l’opposition politique burkinabè estime que le gouvernement n’a pas beaucoup changé, il est le fruit de l’affirmation du chef de l’Etat, mais ne répond pas aux attentes du moment. « Nous pensions que ce serait un gouvernement plutôt d’union. Nous n’avons pas été consultés ni concertés. Il n’y a eu aucune concertation ni avec le chef de file de l’opposition ni avec les partis de l’opposition, donc à regarder la configuration du gouvernement, nous ne voyons pas de changement significatif qui présage un changement de gouvernance au Burkina Faso. Nous les jugerons sur le terrain », a-t-il dit. Et sur la question de lanomination des deux nouveaux ministres chargés de la défense et de la sécurité, Eddie Komboïgo ne cache pas sa satisfaction quant à la nomination du nouveau ministre de la sécurité, Ousseni Compaoré. « C’est un gendarme à la retraite, il a été appelé en rescousse, on peut dire qu’il a encore du reste pour ce qui concerne sa spécialisation dans la sécurité ». Par contre, il fustige la nomination de Sy Cherif à la tête du département de la défense. « Pour ce qui concerne la défense, il s’agit de Sy Cherif, un ancien journaliste. On se demande bien quelle qualification il a pour diriger un département comme la défense ? Je suis un peu inquiet quand on sait ce qui se passe actuellement. A ce niveau-là, il fallait trouver des spécialistes. A ce niveau, nous ne sommes pas du tout satisfait », précise Eddie Komboïgo.
Dans tous les cas, toutes les parties sont unanimes. Il faut juger le nouveau gouvernement à l’œuvre et ce ne sont pas les défis qui manquent.
Dougoutigui