Le 19 juillet dernier, le Syndicat National des Agents du Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Arts (SYNAMICA) a animé un point de presse au cours duquel il a décrié la gestion de leur département de tutelle conduit par Harouna Kaboré. La réponse des autorités ne s’est pas faite attendre puisque celles-ci, dans une déclaration datée du 20 juillet, ont qualifié les informations livrées par le syndicat d’ «infondées et tendancieuses».
Le SYNAMICA a, lors de sa rencontre avec les Hommes de médias, pointé du doigt le fonctionnement au triple plan industriel, commercial et artisanal de ce département sous la houlette du ministre Harouna Kaboré. Ainsi sur le plan industriel, le syndicat avait dénoncé l’institution de réformes hasardeuses et un problème de gestion des compétences par les autorités de tutelle. Toute chose que le ministère rejette en bloc, lançant ceci : «toute maison bâtie sur le sable s’écroulera tôt ou tard». Et c’est ce qui a justifié, selon lui, l’adoption en avril 2019, d’une stratégie nationale d’industrialisation. Un document qui, d’après ses géniteurs, est «le fil conducteur des réformes et des mesures innovantes dont celles mises en œuvre pour remettre sur les rails plusieurs entreprises en proie à des phénomènes comme la fraude, la contrefaçon et la concurrence déloyale».
Grâce à cet instrument également, plusieurs industries locales ne connaissent plus de soucis d’écoulement de leurs produits, a soutenu le ministre. Au niveau du commerce, la déclaration ministérielle indique que, contrairement aux allégations du syndicat, il existe, depuis 2018, une convention entre certaines industries locales et le réseau des importateurs pour «l’enlèvement des produits issus de ces unités afin que le temps des invendus soit désormais conjugué au passé». Et le ministre Harouna Kaboré de s’interroger si cela était du populisme comme l’a relevé le syndicat. Au titre de l’artisanat, le syndicat avait souligné la non application de certains textes juridiques à l’image du code communautaire de l’UEMOA, comme étant un des handicaps de ce secteur.
Le syndicat accusé de prôner des contre valeurs
Faux, rétorque le ministre qui, en plus de balayer du revers de la main cet argument, l’a jugé «totalement infondé». Selon les sources du ministère, ces textes existent bel et bien dans le corpus juridique burkinabè, ce qui d’ailleurs a permis «le renouvellement de l’assemblée consulaire de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso, avec l’organisation réussie des élections consulaires de l’année 2021».
Sur les accusations de fait de «clientélisme, copinage et de gabegie» formulées par les agents à l’encontre de leurs premiers responsables, le ministre estime que certains militants du syndicat sont porteurs de valeurs antidémocratiques. «En évoquant le recrutement d’amis et de copains du privé dans un ministère en charge du secteur privé, par le premier responsable du département, ils prônent toute honte bue, la stigmatisation et l’exclusion». Et le ministère de conclure, en ironisant : «ces personnes ne sont-elles pas Burkinabè ou le fait de venir du secteur privé est-il un crime?».
Abdoul Karim TAPSOBA (Stagiaire)