Depuis 1993, la date du 3 mai est consacrée “journée mondiale de la liberté de la presse”. Cette année au Burkina Faso, la journée a été commémorée autour d’un panel au Centre Narional de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ). Ce panel a connu la participation de nombreux journalistes. Plusieurs thématiques ont été abordées et des hommages ont aussi été rendus aux illustres journalistes disparus.
La 28ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée ce 3 mai 2021 avait pour thème sur le plan mondial «L’information comme bien public». Au Burkina Faso, le thème retenu est «la viabilité de l’entreprise de presse». Pour les panélistes du jour, ce thème est évocateur car selon eux «le maillon indispensable à la production de l’information» qu’est l’entreprise de presse «est en péril» et pour cela une attention particulière doit lui être accordée. Selon le classement mondial 2021 de Reporters Sans Frontières (RSF), en matière de liberté de la presse, le pays des Hommes intègres occupe la 5 ème place en Afrique, la 1ère en Afrique francophone et la 37 ème sur le plan mondial. Pour les panelistes, ce classement bien que pouvant constituer un motif de satisfaction ne doit pas occulter les multiples défis de viabilité, d’indépendance, d’autonomie économique…auxquels font face à la presse dans la recherche d’une meilleure consolidation de l’Etat de droit et l’élargissement des espaces de liberté.
Selon Inoussa Ouedraogo, président du comité de pilotage du CNP-NZ, principal orateur, «pour que la liberté passe, les fossoyeurs de la liberté ne doivent pas passer». Et à propos de ces fossoyeurs, il cite la pandémie de la Covid-19 qui a entrainé des “conséquences désastreuses” pour l’économie nationale en général et pour la presse en particulier. Comme autres fossoyeurs, il fait noter certains textes liberticides, l’insécurité et enfin les partisans de l’impunité. Le tableau n’a pas totalement été peint en noir puisque une mention honorable a été faite à l’endroit des défenseurs de la liberté de presse.
Cette célébration qui a connu la participation des étudiants, des professionnels, des chercheurs et enseignants du monde de la communication a aussi été l’occasion pour les organisateurs de rendre hommage aux illustres disparus dont un hommage très particulier à la regrettée Marie Soleil- Frère. Une affiche géante à son portrait a même été dressée au milieu de la cours du Centre national de Presse Norbert Zongo. En rappel, Marie Soleil- Frère était directrice de recherches et enseignante de journalisme dans beaucoup d’universités dont celle de Ouagadougou. Un prix institué en son nom récompensera la meilleure journaliste burkinabè. La lauréate sera connue lors du prochain Festival International pour la Liberté d’Expression et de Presse (FILEP) qui se tiendra du 10 au 13 novembre 2021.
Abdoul Karim TAPSOBA