Kenya : HRW juge insuffisant le soutien du gouvernement aux victimes de violences sexistes

La réponse du gouvernement kenyan face à la violence fondée sur le genre lors de la pandémie de Covid-19 a été trop faible et trop tardive, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié mardi.

Le rapport, intitulé « ‘I Had Nowhere to Go’: Violence against Women and Girls during the Covid-19 Pandemic in Kenya » « ‘Je n’avais nulle part où aller’ , Violence à l’égard des femmes et des filles lors de la pandémie de Covid-19 au Kenya », décrit en détail en quoi l’échec du gouvernement kenyan à assurer des services permettant de prévenir la violence fondée sur le genre et d’apporter une assistance aux survivantes. Ce rapport  intervient  dans le cadre de ses mesures de lutte contre le Covid-19. Selon l’ONG la pandémie du Covid-19 a favorisé l’augmentation de la violence, notamment sexuelle, à l’égard des femmes et des filles.

Selon Human Rights Watch, les survivantes ont subi des préjudices accrus du fait de l’incapacité des autorités kenyanes à garantir qu’elles aient accès à un traitement intégral, de qualité et rapide, à des soins de santé mentale, à des services de protection et à une aide financière  ainsi qu’à procéder comme il se doit à des enquêtes et des poursuites concernant ces affaires. « La pandémie n’est pas la première crise lors de laquelle le Kenya a connu une flambée de violence à l’égard des femmes et des filles », a déclaré Agnes Odhiambo, chercheuse senior auprès de la division Droits des femmes de Human Rights Watch et directrice du bureau de Nairobi. « Le gouvernement aurait dû anticiper le danger accru, mais tragiquement, comme par le passé, il a détourné le regard et n’a pas su protéger les femmes et les filles exposées au risque de violences. », a-t-elle ajouté.

Le poids des traditions  fait que les femmes n’osent pas dénoncer les auteurs de ces violences

Le gouvernement kényan a promulgué plusieurs lois pour s’attaquer à la violence liée au genre avec, des lignes directrices pour la police ainsi qu’un personnel médical et judiciaire spécialisé dans la lutte contre ces violences. En mai, le président Uhuru Kenyatta a promis des millions de dollars pour s’attaquer à la flambée de ce type de violence au cours de la pandémie. Mais la pandémie de Covid-19 a mis ces efforts de réforme à rude épreuve et la réponse du gouvernement n’a pas été à la hauteur. « Le gouvernement kenyan devrait urgemment tenir ses promesses de protéger les femmes et les filles de la violence, notamment grâce à des services médicaux et de santé mentale gratuits, des hébergements alternatifs et l’action de la justice », a conclu Agnes Odhiambo,précisant que le gouvernement doit bâtir un cadre solide fondé sur les droits afin d’anticiper la façon dont les urgences futures pourront affecter les femmes et les filles.

Source:.Hrw.org

K.Fiakofi