La France suspend ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes suite au coup d’État

La France a annoncé jeudi qu’elle suspendait les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes après le deuxième coup d’état mené dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en neuf mois, par la junte militaire.

Pour la deuxième fois en neuf mois, le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali.

Les forces armées françaises ont déclaré jeudi que « des exigences et des lignes rouges ont été fixées par la CEDEAO et l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali ». »En attendant ces garanties, la France a décidé de suspendre, à titre temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes et les missions nationales de conseil à leur profit », a indiqué le ministère à  l’AFP. « Ces décisions seront réévaluées dans les prochains jours à la lumière des réponses fournies par les autorités maliennes.

Le Mali et la France jouent tous deux un rôle clé dans la lutte contre une insurrection djihadiste sanglante qui sévit dans la région du Sahel. La France a environ 5 100 soldats au Sahel dans le cadre de son opération Barkhane qui s’étend sur cinq pays  notamment  le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger .La force Barkhane, qui a été lancée après l’intervention de la France pour repousser une avancée djihadiste au Mali en 2013, continuera à opérer mais seule pour le moment, a indiqué le ministère. Cependant, la force française Takuba, lancée en mars 2020 pour permettre aux forces spéciales européennes d’entraîner l’armée malienne à combattre les djihadistes, sera suspendue. Une source diplomatique a déclaré la semaine dernière qu’il y avait un risque que le nouveau coup d’État dissuade les pays européens de rejoindre la force.

La force française Barkhane, forte de 5 100 militaires au Sahel, continuera d’opérer mais pour l’heure en solo

Le président français Emmanuel Macron a averti le week-end dernier  que la France retirerait ses troupes du Mali si elle se dirigeait vers l’islamisme radical après le coup d’État. »L’islamisme radical au Mali avec nos soldats là-bas ? Jamais », a-t-il déclaré à l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche.

K.FIakofi