La liberté de la presse au Mozambique sous pression

La société civile a plaidé pour la mise en œuvre du principe de la participation citoyenne dans la gestion des médias publics

Le 22 mars dernier, des projets de nouvelles lois sur les médias et une nouvelle loi sur la radiodiffusion ont été débattus pour la première fois au parlement mozambicain. Ce qu’il ressort selon le journal Lusa, plusieurs organisations de la société civile, telles que MISA (Institut des médias pour l’Afrique australe) et EISA (Institut électoral d’Afrique du Sud), ont exprimé leur vive inquiétude.

Lors de l’audience publique, le parlement a adopté ces lois qui criminalisent les journalistes d’une part, mais restreindraient également la liberté d’expression et la liberté de presse. L’Institut sud-africain de la communication sociale (MISA) et l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) ont exprimé leurs préoccupations concernant le projet de loi sur la presse et la loi sur la radiodiffusion et la télévision. Le président de la MISA, Fernando Gonçalves a déclaré selon Lusa que «De la manière dont il est proposé, l’organe de régulation n’est pas indépendant, car sa régulation relève de la responsabilité de l’exécutif (gouvernement)». «Si le Parlement adoptait les deux lois dans leur forme actuelle, le Mozambique deviendrait l’un des marchés médiatiques les plus fermés d’Afrique», prévient Johannes Beck, directeur du service portugais pour l’Afrique chez DW. En effet, non seulement les médias nationaux, mais aussi internationaux, seraient concernés par les nouvelles réglementations, qui ont déjà été adoptées par le Conseil des ministres, a-t-il ajouté.

Avec l’interdiction prévue de la loi sur la rediffusion, les Mozambicains seraient privés de nombreuses sources d’informations.

Le régime juridique devrait être créé par une loi approuvée par l’Assemblée de la République et non par un décret.

Selon la loi, le nombre de correspondants des radiodiffuseurs internationaux et d’autres médias étrangers serait limité à deux par média. Il faut noter que les propositions de lois sur la presse, qui ont fait l’objet d’une audition lundi entre les commissions parlementaires et le parlement et la MISA et l’EISA, ont été soumises au parlement par le Conseil des ministres dans le but d’adapter le cadre juridique de la presse en Mozambique aux transformations que le pays a connues depuis l’approbation de la loi sur la presse en vigueur depuis 1991. Or selon le président de la MISA, Fernando Gonçalves, le régime juridique d’un éventuel régulateur des médias au Mozambique devrait être créé par une loi approuvée par l’Assemblée de la République et non par un décret introduit par le gouvernement. DW qui suit de près le dossier, espère que le parlement n’approuvera pas les deux lois dans leur forme actuelle a indiqué Johannes Beck.

Pierre O.