La mystérieuse maladie des pêcheurs est de retour au Sénégal plus précisément à Thiaroye. Boutons, fièvre, démangeaisons sont, entre autres, les symptômes qui sont réapparus depuis le milieu de cette première semaine de novembre. Si la cause de cette maladie reste déterminée, des prélèvements sont prévus à cet effet.
Dans la banlieue dakaroise, la mystérieuse maladie des pêcheurs de Thiaroye a fait son retour, ces derniers jours. L’année dernière, à la même période, plusieurs centaines de pêcheurs qui revenaient de la mer avaient constaté des symptômes étranges de cette maladie, selon RFI, à savoir boutons, fièvre, démangeaisons, qui sont, entre autres, les premiers signes de cette maladie, qui entraîne bien souvent un arrêt de travail. Comme l’année dernière, a indiqué notre source, Mamadou Diallo, pêcheur à Thiaroye, a dû arrêter de travailler depuis que les symptômes de la mystérieuse maladie sont apparus en fin de semaine. «Les premiers signes étaient des petits boutons sur les bras, puis mes ongles ont été touchés et du pus a commencé à sortir… C’est allé jusqu’à mes parties intimes ! C’est là que j’ai arrêté de travailler. J’ai peur quand même, car on n’a pas l’habitude de voir ce type de maladie. Toutes mes parties intimes sont infectées», a -t-il raconté, cité par notre source.
Au moins 300 pêcheurs sénégalais présentaient, à leur retour sur terre, les symptômes de cette maladie cutanée dont la cause demeure inconnue à ce jour, mais qui pourrait avoir une «origine toxique», a indiqué jeudi 04 novembre, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr. «A ce jour, nous avons identifié plus de 300 cas et l’identification se poursuit au fur et à mesure que les pêcheurs reviennent de mer. Parmi ces cas, on en a 18 qui sont hospitalisés et les autres sont pris en charge dans des endroits dédiés», a expliqué le ministre, cité par parismatch.com.
L’enquête se poursuit
Les investigations pour identifier l’origine de cette mystérieuse maladie se poursuivent, selon les services du ministère de la santé. « Nos équipes ont fait 10 prélèvements : les quatre premiers concernent l’eau, les quatre suivants les algues et les deux restants les poissons », a expliqué le ministère. Les résultats des analyses ont révélé que l’eau n’est pas polluée et ne serait donc pas responsable de la transmission de la maladie. Les poissons ont aussi été déclarés sains et sans danger pour la consommation. De son côté, Patrice Brehmer, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), basé à la commission sous-régionale des pêches, a soulevé quelques avancées, selon RFI:« Il y a des bio-toxines qui ont été identifiées. Maintenant, ce ne sont pas ce genre de bio-toxines qui produisent les symptômes observés, mais par contre on ne peut pas exclure qu’une combinaison des deux bio-toxines trouvées puisse conduire à ce genre de symptômes».
Le ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall, a annoncé qu’une équipe de chercheurs a été chargée de faire d’autres prélèvements, « à 8 km de la commune de Ndayane, sur les algues, pour compléter les investigations parce que nous n’avons pas encore de résultats sur celles-ci ». Si les prélèvements d’algues s’avèrent non toxiques, le gouvernement poursuivra ses analyses en testant les filets de pêche ou encore le carburant des embarcations. A noter que plusieurs instituts, dont l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), le centre antipoison de Dakar ou le centre de recherches océanographiques sur Dakar-Thiaroye travaillent de concert pour trouver les origines ou l’origine de la maladie. A cet effet, des prélèvements supplémentaires devraient être faits, le lundi 8 novembre 2021, pour tenter d’identifier l’espèce de micro algue toxique incriminée.
Roseline BADO



















