La peine de mort désormais jugée « inconstitutionnelle » au Malawi

La plus haute juridiction du Malawi a déclaré mercredi 28 avril, la peine de mort « inconstitutionnelle » et a ordonné le réexamen de la sentence de tous les condamnés susceptibles d’être exécutés.

La Cour suprême du Malawi (photo du président de la Cour Suprême du Malawi, Andrew Nyirenda) a aboli la peine de mort

La peine de mort est désormais abolie au Malawi. Dans un arrêt rendu mercredi, les juges de la Cour suprême, saisis de l’appel d’un condamné pour meurtre, ont déclaré la peine de mort « inconstitutionnelle », abolissant de facto ce châtiment. « La peine de mort (…) est entachée de l’inconstitutionnalité discutée », indique le jugement, relayé par le média Voa Afrique. La peine capitale a longtemps été systématique au Malawi pour les prisonniers reconnus coupables de meurtre ou de trahison, et possible pour les viols. Les auteurs de vols avec violence, de cambriolages et d’effractions peuvent aussi être condamnés à mort ou à la prison à vie.

Aucune exécution depuis 1992

La peine de mort est en recul en Afrique

Certes la peine de mort était toujours en vigueur au Malawi, mais aucune exécution n’a toutefois eu lieu depuis que le premier président démocratiquement élu du pays, Bakili Muluzi, s’est opposé à ce châtiment lorsqu’il a pris ses fonctions en 1994. Selon Amnesty International citée par la même source, la dernière exécution d’une vingtaine de prisonniers au Malawi remonte à 1992. La peine de mort est contraire aux normes internationales relatives aux droits humains. A en croire plusieurs défenseurs des droits de l’homme, la condamnation à mort ne décourage pas nécessairement les activités criminelles. Ils préconisent d’autres formes de punition. La décision de son abolition au Malawi est donc une victoire, un progrès pour les organisations de défense des droits humains. Avant le Malawi, 22 pays africain avaient aboli la peine de mort.

Line Rose