La police disperse des manifestants à coup de gaz lacrymogènes

Les forces de sécurité soudanaises ont tiré dimanche 07 novembre 2021 des gaz lacrymogènes sur des manifestants opposés au coup d’État. Une manifestation organisée par un groupe d’enseignants au début d’un appel à la désobéissance civile de deux jours contre la prise de contrôle militaire du mois dernier.

Dimanche dernier, des dizaines d’enseignants portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « non, non au régime militaire » ! Ils ont appelé à une transition vers « un régime civil à part entière » lors du rassemblement devant le ministère de l’Éducation, à Khartoum. « Nous avons organisé une position silencieuse contre les décisions de Burhan, en dehors du ministère de l’Éducation », a déclaré à l’AFP, Mohamed al-Amin. « La police est venue plus tard et a tiré des gaz lacrymogènes sur nous, alors que nous étions simplement debout dans les rues et portions des banderoles », a-t-il ajouté. Il n’y a eu aucun rapport immédiat de victimes, mais un syndicat d’éducateurs soudanais a déclaré qu’un grand nombre d’enseignants a été détenu.

Rejet massif du coup d’Etat militaire

Le rassemblement des enseignants est intervenu après que les dirigeants militaires auteurs du coup d’État ont remplacé les chefs du département du ministère de l’Éducation. « La manifestation rejette le retour des vestiges de l’ancien régime » du président déchu, Omar el-Béchir, a fait observer le syndicat des enseignants à travers un message sur Facebook. Le rassemblement de dimanche faisait suite aux appels à la désobéissance civile lancés par l’Association des professionnels soudanais (SPA), une fédération de syndicats qui ont joué un rôle déterminant dans les manifestations de 2018-2019 ayant renversé le président El-Béchir en avril 2019. “Le peuple soudanais a rejeté le coup d’Etat militaire », a souligné la SPA sur Twitter, lançant ces mots à l’endroit de la junte : « pas de négociation, pas de partenariat, pas de légitimité ». « Nous commencerons par barricader les rues principales pour préparer la désobéissance civile de masse, dimanche et lundi », a-t-il écrit, exhortant les manifestants à éviter toute confrontation avec les forces de sécurité. Depuis samedi soir, des manifestants ont été aperçus empilant des briques et de grandes dalles pour bloquer les rues de Khartoum et des villes voisines, selon des témoins  cités par l’AFP.

Source: Le monde

K.Fiakofi