Selon les Nations unies, la faim dans le monde s’est aggravée de façon spectaculaire en 2020, en grande partie en raison des retombées du COVID-19. Alors que l’impact de la pandémie n’a pas encore été entièrement cartographié, un rapport multi-agences estime qu’environ un dixième de la population mondiale, jusqu’à 811 millions de personnes était sous-alimenté l’année dernière.
La faim progresse en Afrique deux fois plus vite qu’en moyenne par rapport aux autres régions. En cause la conjonction de la crise économique avec les conflits et les catastrophes climatiques qui ont ravagé les cultures ces dernières années. D’après le rapport de l’ONU un Africain sur cinq ne mange pas à sa faim aujourd’hui. “Avec tout l’argent qui a été amassé par certains, pendant la pandémie, le simple fait qu’on soit obligé d’implorer pour lutter contre la faim est une honte. Je suis très content que le secteur privé puisse envoyer des fusées dans l’espace. Mais, nous avons une crise ici, sur Terre, a indiqué à l’AFP, David Beasley, directeur du Programme alimentaire mondial. Pendant qu’on parle, des enfants meurent de faim chaque jour, 3 millions de personnes sont mortes du Covid l’an passé, 9 millions sont mortes de faim et cela pourrait être 2 ou 3 fois plus cette année si nous n’agissons pas », alerte-t-il. L’année 2020 a également été sombre sur d’autres plans. Globalement, plus de 2,3 milliards de personnes soit 30 % de la population mondiale n’avaient pas accès à une alimentation adéquate tout au long de l’année, selon le rapport . La malnutrition a persisté sous toutes ses formes, et les enfants en ont payé le prix fort .

En 2020, on estime que plus de 149 millions d’enfants de moins de cinq ans souffraient d’un retard de croissance, ou étaient trop petits pour leur âge ; plus de 45 millions étaient émaciés, ou trop maigres pour leur taille ; et près de 39 millions étaient en surpoids. Trois milliards d’adultes et d’enfants n’avaient pas accès à des régimes alimentaires sains, en grande partie à cause de leur coût excessif. Près d’un tiers des femmes en âge de procréer souffrent d’anémie. En fonction du facteur particulier ou de la combinaison de facteurs auquel chaque pays est confronté, le rapport invite les responsables politiques à Intégrer les politiques humanitaires, de développement et de consolidation de la paix dans les zones de conflit.Le rapport préconise aussi le renforcement de la résilience climatique dans l’ensemble des systèmes alimentaires, afin de mieux renforcer la résilience des plus vulnérables face à l’adversité économique, et intervenir le long des chaînes d’approvisionnement pour réduire le coût des aliments nutritifs.
K.Fiakofi