L’Algérie suspend sa fourniture de gaz au Maroc

Alger a décidé de fermer le gazoduc qui rejoint l’Espagne via le Maroc. Aucune explication n’a été donnée, mais cela semble être lié à sa rupture unilatérale des relations diplomatiques avec le Maroc, selon France Info Afrique.
L’escalade entre les deux nations voisines maghrébines se poursuit. En effet, Alger a décidé unilatéralement de ne pas renouveler le contrat de transit du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui arrivait à son terme le 31 octobre prochain. Ce gazoduc dessert l’Espagne via le Maroc qui, au passage, perçoit 7% des volumes. En clair, Alger ferme les vannes du gazoduc, long de 1 400 kilomètres qui traverse le Maroc sur 540 kilomètres, passe par le détroit de Gibraltar pour atteindre l’Espagne à Cadix, selon France Info Afrique. Si aucune explication n’est donnée par l’Algérie, le site internet du journal algérien Liberté veut y voir « probablement, la première conséquence de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays ». Ce geste constitue fortement un coup sévère porté à l’économie marocaine qui possède peu de ressources naturelles et dont la fourniture en gaz est assurée par le GME, soit environ 700 millions de m³.

Le Maroc songe à explorer ses gisements

Comme plan B, les autorités algériennes ont prévu de garantir la continuité du contrat avec l’Espagne qui est tout de même le client, en passant par l’autre gazoduc, Medgaz, qui file directement sous la Méditerranée et arrive à Almeria. Mis en service en 2011, il a une capacité annuelle de transport de 8 milliards de m³ de gaz. Seul hic ? La capacité de Medgaz est déjà au maximum et on voit mal comment il pourrait absorber les 10 milliards de m³ de gaz qui passent par le Maroc. Toujours est-il que du côté du royaume chérifien, cet arrêt des livraisons algériennes s’effectue alors que la prospection va commencer en fin d’année sur le gisement Anchois au large de Larache, une ville du nord entre Rabat et Tanger. Un gisement prometteur estimé à un milliard de m³ selon France Info Afrique. Ainsi, le Maroc n’aura sans doute bientôt plus besoin du gaz algérien. En se disant que cette fermeture du gazoduc ne soit pas qu’un effet d’annonce sans suite, il est clair que la crise entre Alger et Rabat est loin d’être terminée.

Source : France Info Afrique

Pierre Oued.