Le Cameroun obtient un nouveau prêt du FMI malgré une mauvaise gestion du fonds Covid-19

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de financement sur trois ans d’une valeur de près de 700 millions de dollars avec le Cameroun, malgré les appels à l’arrêt des décaissements pour détournement de fonds. L’aide vise à aider le pays d’Afrique centrale à se remettre des effets de la pandémie de Covid-19 et à poursuivre ses réformes.

Le nouveau prêt a été approuvé le 31 juillet dernier malgré les appels des groupes de militants de la société civile et de l’opposition à le reporter jusqu’à ce que le Cameroun donne des éclaircissements sur la façon dont un récent décaissement de 326 millions de dollars (180 milliards de FCFA) de Bretton Woods, destiné à être utilisé dans la lutte contre Covid-19, a été dépensé. Un audit de la Cour suprême du Cameroun a révélé une corruption massive et une mauvaise gestion de 326 millions de dollars (180 milliards de FCFA) de fonds du FMI pour lutter contre la pandémie jusqu’au 30 décembre.
L’enquête préliminaire de la chambre d’audit du tribunal a inculpé plusieurs fonctionnaires du gouvernement de corruption, de dépenses inutiles, de mauvaise comptabilité, d’approvisionnements et d’indemnités irréguliers, de conflit d’intérêts et de détournement de fonds. Depuis lors, les militants ont appelé Bretton Woods à suspendre le nouveau prêt.
Dans une lettre adressée à la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, alors que le nouvel accord était en cours de négociation en juin, des militants camerounais et membres de l’opposition ont demandé au FMI d’arrêter le nouveau décaissement jusqu’à ce que le gouvernement montre la preuve d’une gestion transparente des fonds.

L’appel des militants a été repris par Human Rights Watch (HRW), qui a déclaré que le FMI devrait s’assurer que le nouveau prêt est utilisé pour remplir ses obligations en matière de droits humains, et non pas perdu à cause de la corruption. « Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) devrait veiller à ce qu’un prêt sur trois ans demandé par le Cameroun soit utilisé conformément aux obligations de ce pays en matière de droits humains et ne fasse pas l’objet de détournement de fonds, a insisté l‘ONG.

Fatimata COMPAORE