Le Freedom’s Journal, l’hebdo porte-voix des Noirs Americains

Le Freedom’s Journal paraît pour la première fois aux États-Unis, lors de l’abolition de l’esclavage. Le journal hebdomadaire est constitué de quatre colonnes imprimées tous les vendredis. Freedom’s Journal a été fondé par les Afro-Américains nés libres, John Russwurm et Samuel Cornish, le 16 mars 1827, à New York.

Le Freedom’s Journal est un hebdomadaire réformiste dont les deux responsables sont Samuel E. Cornish, rédacteur en chef et John B. Russwurm, rédacteur en chef adjoint. Le Freedom’s Journal est réformiste. Le journal n’est pas créé uniquement pour défendre la cause des Noirs marginalisés dans une Amérique où le système ne favorise que les suprémacistes Blancs qui imposent leur volonté. En dehors de dénoncer l’esclavage en prenant la défense des Noirs et de leurs droits politiques, entre autres, leur droit de vote, le journal accordait une importance à la formation des cadres à travers la lecture et l’écriture, en vue de créer une autonomie intellectuelle de l’homme noir et des Afro descandants.

L’hebdomadaire était constitué de l’actualité régionale, nationale et internationale. Ses lecteurs ont ainsi accès à des nouvelles d’Haïti ou encore de la Sierra Leone. Support d’éducation et de divertissement pour quelque 300 000 Noirs fraîchement devenus  “free Black” ou “ Free Negro”, le journal a cherché à sensibiliser ses lecteurs aux événements et développements mondiaux, tout en renforçant les liens entre les communautés noires du nord des États-Unis.

Fervent défenseur de la cause Noire, le Freedom’s Journal publie les biographies de personnalités noires, afin d’encourager la réussite de cette communauté. Il est d’une véritable utilité pour ces derniers, puisque partageant des offres d’emplois, de logement et des listes d’écoles.

Le journal coûtait 3 dollars par an à ses lecteurs et est diffusé rapidement dans 11 États, dont le district de Columbia, Haïti, l’Europe et le Canada. Entre 14 et 44 agents étaient au service de ce journal. Parmi eux, David Walker, un écrivain et abolitionniste afro-américain et militant anti-esclavagiste au franc-parler. Auteur de « David Walker’s Appeal », fort du combat qu’il mène, il est de fait un membre important du journal. Dans son ouvrage, Walker met en lumière les abus et les injustices de l’esclavage et appelle les esclaves à se rebeller contre leurs maîtres. Il est une inspiration pour les militants noirs qui le suivent.

Samuel E. Cornish démissionne du journal en septembre 1827 en raison de différends concernant la colonisation afro-américaine de l’ Afrique et John B. Russwurm devient alors le seul rédacteur en chef. Russwurm avait commencé à promouvoir le mouvement de colonisation dirigé par l’American Colonization Society créé en 1816 par Robert Finley qui était pour la diminution des Noirs au Etats-Unis et leur possible retour en Afrique. Face un changement de cap de combat, les lecteurs n’arrivent plus à cerner l’objectif de Freedom’s Journal ce qui entraîna à une une chute des abonnements.. Avec la perte de diffusion en mars 1829, le Freedom’s Journal fut contraint de cesser sa publication.

En mars 1829, John B. Russwurm émigre vers l’American Colonization Society du Liberia, et devient gouverneur de la colonie du Maryland.  Le mois de mai de la même année, Cornish reprend la rédaction du journal. Afin de le relancer et lui rendre ses lettres de noblesse, il le rebaptise « Rights of All ». Le journal a plié en moins d’un an. Malgré sa durée de vie de deux ans, Freedom’s Journal a eu un impact énorme sur les communautés afro-américaines d’avant-guerre. Au début de la guerre de Sécession , trois décennies plus tard, il y avait plus de 40 journaux détenus et exploités par des Noirs à travers les États-Unis.

Sources : BY US MEDIA et BLACKPAST

 Lucien DAKISSAGA