Le Nigeria déploie des moyens conséquents pour faire face à la piraterie maritime dans le golfe de Guinée

Les eaux au large du Nigeria sont citées parmi les plus dangereuses du monde, enregistrant la majorité des attaques de pirates ces dernières années

Le président nigérian, a ordonné le jeudi 10 juin, le déploiement de 16 navires d’interception rapides et de trois hélicoptères pour lutter contre la criminalité maritime dans le golfe de Guinée, a rapporté l’Agence Ecofin.

Les eaux au large du Nigeria sont citées parmi les plus dangereuses du monde, enregistrant la majorité des attaques de pirates ces dernières années. Face au fléau, la première puissance du continent passe à l’offensive pour contenir ce phénomène qui met à mal les échanges maritimes dans le golfe de Guinée. L’équipement fait partie de l’arsenal « intégré de sécurité nationale et de protection des voies navigables du pays », a indiqué notre source. Il est acquis au profit de l’Unité nigériane de sécurité maritime (MSU), dans le cadre du projet dénommé Deep Blue.

Selon Ecofin, c’est au total 195 millions de dollars de matériels et équipements que le Nigeria va mettre au profit de ce projet. Ces actifs se composent, en outre, de 16 véhicules blindés pour la patrouille côtière, deux navires de mission spéciale, deux avions de mission spéciale pour la surveillance de la zone économique exclusive (ZEE) du pays et quatre drones. Constitué de 600 soldats spécialement entraînés, le MSU combine une partie du personnel de la marine nigériane, de l’armée de terre, de l’armée de l’air, de la police et du Département des services d’Etat.

“Ce déploiement est très important pour lutter contre la sécurité maritime dans la région” a affirmé Muhammadu Buhari

Selon Muhammadu Buhari, cité par notre source,  ce déploiement “était devenu évident dans le cadre de la collaboration maritime du golfe de Guinée récemment établi par le Nigeria et le Centre de coordination interrégional de Yaoundé grâce à la facilitation du groupe de travail conjoint entre l’industrie et l’Etat pour lutter contre la sécurité maritime dans la région”.

En 2020, 95% des incidents des enlèvements maritimes mondiaux ont été enregistrés dans le golfe de Guinée selon le Bureau maritime mondial (BMI), cité toujours par l’agence Ecofin. Avec plusieurs groupes armés opérant notamment dans le Delta du Niger, le Nigeria, selon certains experts, constitue une forteresse de retranchement des assaillants. Face à ce fléau, 234 compagnies et armateurs avaient appelé, le 17 mai 2021, à une coalition internationale pour une lutte plus efficace.

                                                                                              Leylatou TIENDREBEOGO