Le Soudan fait un premier pas vers l’adhésion à la Cour pénale internationale

Le Soudan n’a pas encore nommé d’organe législatif, mais la décision doit encore être approuvée par le conseil souverain, un organe mixte militaro-civil

Le gouvernement  soudanais a  soutenu un projet de loi pour rejoindre la CPI en votant pour ratifier le traité fondateur de la juridiction. Cette décision vient soutenir en effet,  la possibilité que l’ancien président de longue date Omar el-Béchir soit jugé pour génocide selon News24.

Al-Bashir est poursuivi par  la CPI  pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité en lien avec le conflit du Darfour

Le Premier ministre Abdalla Hamdok a déclaré dans un communiqué que le projet de loi visant à adhérer au Statut de Rome du tribunal basé à La Haye avait été adopté « à l’unanimité » selon News24. Cependant le Soudan n’a pas encore nommé d’organe législatif, mais la décision doit encore être approuvée par le conseil souverain, un organe mixte militaro-civil qui est la plus haute autorité du pays et est chargé de le conduire à des élections multipartites libres et équitables. Aussi, Hamdok a déclaré qu’il y aurait une réunion conjointe entre le conseil au pouvoir et le cabinet pour « l’adopter comme loi« . Toujours selon la même source, le cabinet n’a toutefois pas proposé de délai pour la ratification. L’adhésion du Soudan à la CPI est d’autant plus scrutée puisque le pays détient dans ses prisons l’ex président Omar El Béchir qui était sur le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI formulé au temps où ce dernier était encore au pouvoir. Le Premier ministre Hamdok n’a toutefois pas précisé si l’ancien président sera extradé du côté de La Haye ou bien jugé au Soudan. « La justice et la responsabilité sont une base solide du nouveau Soudan fondé sur l’état de droit que nous nous efforçons de construire » a-t-il  souligné.

300 000 personnes ont été tuées lors de la guerre de 2003

Actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Kober à Khartoum, avec d’anciens collaborateurs également recherchés par la CPI, Omar El Bechir a été condamné en décembre 2019 pour corruption et est jugé à Khartoum depuis juillet 2020 pour le coup d’État de 1989 qui l’a porté au pouvoir. L’administration de transition du Soudan est en pourparlers avec la CPI sur les options pour juger al-Bashir et ses anciens collaborateurs. Selon les Nations Unies, 300 000 personnes ont été tuées et 2,5 millions de personnes déplacées au cours de la guerre, qui a éclaté en 2003, lorsque des rebelles, pour la plupart non arabes, ont pris les armes contre le gouvernement central dominé par les Arabes dans la capitale, Khartoum, l’accusant de violences politiques et économiques. marginalisation.

Pierre Oued.