Les factions rivales du parti de Riek Machar s’entre-déchirent au Soudan du Sud

Des combats meurtriers ont éclaté entre les factions rivales de la SPLA-IO du vice-président sud-soudanais, Riek Machar.  D’après un communiqué de son porte-parole militaire.

Les affrontements ont éclaté samedi, selon l’agence Suna, après que les rivaux de Machar ont déclaré l’avoir destitué de la tête du parti et de ses forces militaires. Les forces armées, dirigées par un général rival du parti, Simon Gatwech Dual, avaient lancé une attaque contre les hommes de Machar qui ont « repoussé les agresseurs », a déclaré le porte-parole du colonel Lam Paul Gabriel. Les forces de l’APLS-IO de Machar ont tué deux généraux de division et au moins 27 soldats « ennemis », alors qu’elles ont perdu trois hommes, a-t-il ajouté. Les dirigeants de l’aile militaire du SPLM/A-IO de Machar ont déclaré mercredi qu’ils avaient déposé le rebelle, devenu politicien, pour n’avoir pas représenté leurs intérêts. Les combats pourraient mettre la pression sur le fragile accord de partage du pouvoir de 2018 entre Machar et son ancien ennemi, le président Salva Kiir. Les alliés de Machar ont rejeté vendredi la tentative de destitution qualifiée par eux de « coup d’État raté », insistant sur le fait que Machar contrôlait toujours pleinement le parti.

Une opposition grandissante

Machar a accusé cette semaine des « saboteurs de la paix » d’avoir organisé son retrait. L’homme de 68 ans, un chef rusé qui a survécu à des années de guerre de brousse, à des attentats contre sa vie et à des périodes d’exil, a été vice-président, aux côtés de Salva Kiir, dans le premier gouvernement après l’indépendance du Soudan en 2011. Mais le duo s’est brouillé et Machar a été limogé deux ans plus tard. Les troupes fidèles à chaque homme se sont retournées les unes contre les autres et le Soudan du Sud a sombré dans cinq années de guerre civile. Ces tensions politiques interviennent dans un contexte de profonde crise économique, avec un niveau d’insécurité alimentaire et de malnutrition extrêmement élevé. Selon un rapport de la Banque mondiale, en avril 2021, 82 % des 11 millions d’habitants sont pauvres. Vendredi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué que 90 000 personnes ont été affectées par des inondations au Soudan du Sud, aggravant la situation humanitaire déjà très dégradée.

K. FIAKOFI