L’exécutif ougandais suspend 54 ONG

L’Ouganda a ordonné, le vendredi 20 août 2021, la suspension, avec effet immédiat, de 54 Organisations non gouvernementales (ONG) exerçant dans le domaine politique, religieux ou environnemental, dont la principale organisation de défense des droits civiques, Chapter Four, pour « non conformité » avec la législation.

Selon le Bureau des ONG qui dépend du ministère des Affaires internes, ces associations opéraient sans être enregistrées, avec des permis de travail expirés ou n’avaient pas communiqué leurs rapports et comptes annuels, a rapporté Le Monde Afrique. Parmi ces 54 ONG, l’association Chapter Four et 14 autres organisations se voient « suspendues indéfiniment », précise notre source. A cet effet, le responsable du Bureau des ONG, Stephen Okello, à travers un communiqué, a appelé les parties prenantes à aider à l’application de ces décisions en veillant à ce que ces organisations concernées cessent toute opération, avec effet immédiat. Charity Ahimbisibwe qui dirige la Coalition des citoyens pour une démocratie électorale (CCEDU), une autre organisation visée par les autorités, a, quant à elle, qualifié cette décision d’«extrêmement regrettable», selon Lematin.ch. Elle a indiqué que le permis d’exploitation du CCEDU avait expiré, mais qu’elle avait demandé une prolongation car il n’était pas possible de le renouveler durant le confinement en vigueur contre le coronavirus et se heurtait à une obstruction visible de certains responsables gouvernementaux. « En tant qu’organisation respectueuse des lois, nous ne continuerons pas à opérer sans permis», a assuré Charity Ahimbisibwe, cité par Lematin.ch. Contacté par l’AFP, le Directeur exécutif de Chapter Four, Nicholas Opiyo, a confirmé avoir reçu la notification, jugeant la situation grave. De son côté, la section Afrique de la Commission internationale des juristes s’est dite «profondément préoccupée» par la suspension de Chapter Four. «Nous encourageons les autorités à résoudre d’urgence cette situation pour permettre à Chapter Four de reprendre ses activités», a déclaré cette section sur Twitter, cité par Lematin.ch. En rappel, Nicholas Opiyo avait été arrêté, en décembre 2020, un mois avant l’élection présidentielle controversée, par les autorités qui l’accusaient de blanchiment d’argent. Il avait été placé en détention dans une prison de haute sécurité avant d’être libéré sous caution, une semaine plus tard.

Roseline BADO