La coordination des syndicats (SYNTSHA, SAIB, SYSFMAB) de (CS/ENSP), en présence du représentant du personnel au conseil d’administration, a tenu une conférence de presse le jeudi 03 juin 2021 à Ouagadougou sur les revendications des travailleurs ayant conduit à un mouvement de grève depuis le 24 mai 2021. Du 07 juin au 31 juillet 2021, la coordination des syndicats suspend sa participation aux sessions de formation, aux missions, aux ateliers de réflexion et de conception pour exiger des autorités la satisfaction de ses revendications.
Les revendications des syndicats s’inscrivent dans le cadre de la loi 57 portant statut de la Fonction Publique Hospitalière à son article 3 qui stipule qu’elle s’applique aux agents des établissements publics de santé (CHU et CHUR/CHR, CNTS, OST, LNSP,INSP, ANRP) excepté l’ENSP (Ecole Nationale de Santé Publique) dont le statut d’EPA n’est pas adapté, a indiqué la coordination des syndicats.
En effet, de l’avis des syndicalistes, la loi 57 instaure une rigueur organisationnelle et fonctionnelle favorable à un surcroît d’efficacité des agents au travail, raison pour laquelle ils réclament son application. Ils déplorent l’absence de statut du personnel de l’ENSP lequel personnel s’est vu refuser l’augmentation de l’indemnité de logement et de sujétion en 2014 suite à la nouvelle grille indemnitaire. Une situation contre laquelle ils se sont battus pour être pris en compte dans ladite grille, ont rappelé les conférenciers. Leur conviction est toute faite: les agents de l’ENSP sont soumis aux mêmes risques et à la même servitude que les autres agents de santé; ils ont donc droit aux mêmes avantages que leurs homologues qui exercent dans les mêmes conditions.
Pour Lucie Yameogo du syndicat des sages-femmes du Burkina, la loi sur la Fonction Publique Hospitalière (FPH) a durci leurs conditions de vie et de travail. En ce sens qu’avec cette loi, dit-elle, un attaché de santé détaché à l’ENSP qui perdait près de 50 000 FCFA sur son net à payer, perd désormais, entre 130 500 FCFA et 210 500 FCFA, en fonction de la zone de résidence.
La genèse du combat des Syndicats jusqu’à nos jours
De 2019 à mars 2021, toutes les démarches entreprises par les syndicats pour être pris en compte par la nouvelle loi se sont soldées par des échecs. D’où leur décision depuis le 24 mai 2021 de se soustraire des tâches telles que la programmation des activités pédagogiques, la gestion des notes des élèves et étudiants ainsi que leur évaluation, le suivi et l’évaluation des activités pédagogiques, les enseignements théoriques, les travaux pratiques, l’encadrement de stage. Un mouvement en vigueur, vu que les différentes négociations entre les syndicats et l’administration n’ont pas abouti, a expliqué Lucie Yameogo.
Face au refus des autorités de dialoguer avec les syndicats pour trouver les solutions aux problèmes posés, face à ce qu’ils considèrent comme une répression des libertés syndicales et une volonté de précarisation des travailleurs, les syndicalistes sont passés à l’offensive : ils suspendent leur participation aux sessions de formation, missions, aux ateliers de réflexion et de conception pour compter du lundi 07 juin 2021 au samedi 31 juillet 2021 pour exiger leur prise en compte dans la loi 057-2017/AN du 19 décembre 2017 portant statut de la fonction publique hospitalière.
Lucien DAKISSAGA